La suite
J'espère que ça vous plaît toujours j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire cette partir
Partie 32
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-Megan, s’il te plaît, écoute moi !
Pour toute réponse, celle-ci s’enfouit un peu plus dans les profondeurs de sa couverture malgré la chaleur estivale. Elle pressa son pouce contre sa joue pour effacer une larme égarée, directement rejoint par une jumelle. Ce qu’elle ressentait actuellement la faisait réfléchir. Souffrait-on plus quand on devait se faire pardonner ? Ou lorsque c’était à nous d’oublier les erreurs des autres ?
-Je t’en supplie Megan, il faut que tu m’écoutes, répéta Adena. Tu dois m’écouter tu… t’as pas le droit de m’éviter comme ça. C’est pas juste Meg…
L’intéressée ferma les yeux. Ce n’était sûrement pas elle qui allait lui parler de justice, encore moins dans les circonstances présentes. Résolue à ne pas l’écouter, Megan se recroquevilla sur son matelas, les paupières toujours closes.
-On était jeunes… S’il te plaît Meg, on avait 16 ans… Tu peux pas nous en vouloir aujourd’hui. Je sais… je sais j’aurais dû t’en parler et tu as tous les droits de réagir comme ça. Mais c’est du passé maintenant, ça n’a pas d’importance.
Elle s’était forcée. Son poing s’était resserré autour de la couette pour s’obliger à ne pas ouvrir la bouche. Mais elle avait cédé.
-Tu as raison… Ca n’aurait pas eu d’importance Adena, s’il n’y avait pas eu ça.
-Je regrette tellement, si tu savais, je…
-Nan Adena… Tu ne regrettes pas d’être sorti avec Seb… Tu regrettes de m’avoir menti. Tu n’as jamais eu le courage de me l’avouer, durant toutes ses années, tu aurais eu mille fois le temps.
Adena se rongea l’ongle du pouce. Et tant pis pour sa manucure. Elle se sentait trop mal pour se préoccuper de l’état de ses doigts, ce qui démontrait l’ampleur de la situation.
-Alors… qu’est-ce que ça veut dire ? Ca signifie que… toi et moi… on ne pourra plus être amis… comme avant ?
-Ca, il fallait y penser avant de te faire mettre en cloque par Sebastien.
Les gongs rouillés de la porte s’activèrent alors en un grincement sinistre. Des pas lourds résonnèrent sur le plancher froid et le fauteuil d’Adena se mit en mouvement. Elle baissa la tête afin de dissimuler sa lèvre tremblante.
-Fais quelque chose… murmura-t-elle. Je sais plus quoi lui dire.
Elle sortit lentement, lui laissant le soin de refermer doucement la porte, ne laissant entrer qu’un fin faisceau lumineux qui traversait la chambre comme une étoile filante. Megan était à nouveau allongée dans le bon sens, son visage formant un creux moelleux au cœur de l’oreiller. Elle sentit alors une masse chaude s’installer à ses côtés. Pas trop près, pas trop loin, juste assez pour ressentir sa présence.
Il approcha ses mains du visage de Megan et les posa sur ses oreilles, plaçant un écouteur dans chacune d’elle. Encore une fois, elle ferma les yeux, se laissant emporter par les notes de Lou Barlow.
I know you've given all that you could give to me
I know there'll come a day I understand
Until then I'll be trying to solve your mystery
And wonder why I couldn't make you stay
Smiling through denial, my specialty
I thought that was a good thing for awhile
You gave me all your secrets, were you testing me?
How could I do anything but smile?
Reenact your legendary tragedy
Do to me what has been done to you
Is that the only point to all this misery?
Is there any reason I should cry?
Heal, it takes time
And you gave me all you had
I know in time I will believe
That I loved you, did you love me?
Did you love me?
Heal, it takes time
And you gave me all you had
I know in time I will believe
That I loved you, did you love me?
You loved me
La musique s’acheva sur ces dernières notes apaisantes. Ses doigts s’attardèrent sur ses oreilles qu’il avait si implicitement vénérées au parc d’attractions. Les écouteurs se détachaient lentement, rendant enfin sa lucidité à une Megan perdue dans le son de Lou Barlow.
-Did you love me…
Sebastien reposa le baladeur et se rapprocha quelque peu de Megan encore engourdie par la chanson.
-Oui… I did…
-Don’t ?
Elle préféra ne pas répondre tant elle trouvais sa question idiote. On ne demandait pas ce genre de chose à la personne avec qui l’on devait se marier… même après un choc de ce genre.
Sebastien sembla mal interpréter son silence : on aurait dit qu’il n’osait plus faire un geste, comme si le fait même de la toucher l’effrayait, bien qu’il en meure d’envie. Megan n’était pourtant pas connue pour être un monstre ? N’est-ce pas ?...
-Pourquoi tu m’as fait écouté ça ?
-J’me suis dit que tu serais plus apte à me parler après 4 minutes de
Legendary…
-Et alors ? Satisfait de l’effet qu’elle a eu sur moi ?
-J’avoue que je suis assez jaloux du pouvoir que la voix de Barlow exerce sur toi.
Sebastien s’appuya sur son bras pour se décaler un peu vers elle. Elle pouvait sentir son souffle, chaud et régulier, sur son épaule, hors de l’emprise de sa couverture. Megan éloignait progressivement la couette de son corps, mais Sebastien la ramena sur eux et se cala tout contre elle, subitement à l’affût d’un quelconque contact.
-Tu sens bon…
Megan n’était pas à l’aise. Elle ne se sentait pas prête à être aussi proche de lui, pas tout de suite, pas maintenant… C’était trop dur… Elle savait que lui aussi s’en voulait, rongé par la culpabilité, assumant son passé comme un poids indélébile. Il voulait se faire pardonner, rattraper sa faute auprès d’elle, échapper à tous ces fantômes déjà si lointains. Mais qui pensait à ses sentiments à elle ?
-Tu sens la vanille… tu sens la fleur d’orangée… et la lavande…
-Tu dois confondre avec Adena, elle a répandu son parfum dans toute la pièce.
-Nan… c’est de toi que je parlais Meg.
La sincérité et le remord résonnait dans sa voix comme un tambour.
-Tu ne m’en aurais même pas parlé… si je ne t’avais pas posé la question, tu ne me l’aurais pas dit.
-Non, avoua Seb, tu as raison. Je ne vois pas pourquoi j’aurais pris le risque de tout gâcher entre nous. Mais quant tu m’as demandé les histoires qui avaient comptées dans ma vie, je t’ai quand même dit la vérité…
-Et hier soir hein ? Si je n’étais pas tombé sur Gunnerson, j’aurais jamais su que… qu’Adena avait… était…
Sebastien serra les dents. Gunnerson, Gunnerson… Il était la source de tous les problèmes. Cameron et Sunny, maintenant Meg et lui… Comment un professeur de tennis pouvait-il se retourner ainsi contre ses anciens élèves ? Et pourquoi ?
« Fouteur de merde », pensa Sebastien.
-Meg…
Seb passe son bras autour de la taille de Megan et posa sa main sur son ventre. Il caressa le tissu cotonneux de son T-shirt avant de faire glisser ses doigts sur son nombril, caressant sa peau nue.
-Cet enfant… ce gosse n’était pas voulu et il n’est pas venu. On ne voulait pas ça, on a fait ce qu’il fallait.
-Je sais.
Ses yeux s’emplirent de larmes, elle laissa Sebastien étaler sa main à plat sur son ventre.
-Tu aurais aimé ce bébé, murmura-t-elle.
-Il n’y a pas eu de bébé.
-Mais il aurait dû.
-J’aimerais notre bébé…
-Nous n’avons pas de bébé.
-On aura un bébé.
Megan soupira, se laissant aller progressivement dans les bras de Sebastien qui se resserraient autour d’elle. Une discussion animée leur provenait du salon, mais ils n’y prêtaient pas attention.
-S’il te plaît mon cœur… Don’t ?
Elle se mordit la lèvre : la question lui semblait tout à coup beaucoup moins stupide.
-Seb écoute je… je…
Un cri plus marqué leur fit tout de même tendre l’oreille. Puis un second, presque similaire. Et encore un autre. Sebastien se leva, entraînant Megan en lui prenant la main.
-Il est encore là ? chuchota Megan en reconnaissant la voix de Gunnerson.
Elle retira doucement sa main de celle de Sebastien qui n’eut pas le temps de s’en formaliser. Cameron venait de bondir sur Gunnerson, tout les deux roulant sur le parquet du salon devant les regards ébahis. Les garçons se précipitèrent sur eux, hésitant entre séparer les deux adversaires et mêler leur zèle à celui de Cameron. Mais celui-ci se releva en premier après ce bref affrontement, tenant un objet brillant dans sa main.
-Et ça ? cria-t-il. Qu’est-ce que c’est ça, hein ?
Il lança le briquet par terre pendant que Gunnerson se redressait à son tour.
-Tu croyais que je ne l’avais pas reconnu ?
En un éclair, les regards passèrent de Cameron, au briquet, à la seule personne qui fumait encore. Et encore une fois ce soir-là, le rouge s’installa sur les joues d’Adena…