Trois heures sonnèrent a la montre de Sebastien. Il jeta un rapide coup d'oeil, comme pour vérifier cette heure qu'il savait pourtant, et soupira, laissant tomber son bras le long de son corps. Il venait de faire le tour du batiment, la grande académie de Cascadia n'avait plus de secret pour lui. Il avait tout parcouru ; de tous les dortoirs, en passant par le gymnase, les salles de classes, les courts intérieur, tous les vestiaires, ainsi qu'evidement la salle de boxe, et même la salle de piscine, et encore plus impressionant, le bureau de Bates, Sebastien le savait, Tanis auvait le caractère assez trempé pour s'y cacher. Mais elle n'était pas la. Elle était nulle part. En repassant près de l'Open Sebastien avait entendu une chanson bien déprimante. " Dreams" de Richard Sanderson avait laissé place a encore pire dans le domaine. " Always" de Bon Jovi. Non. Reflexion faite, aucune chanson d'amour n'arrivait a la cheville de Dreams. Cependant, Always se défendait bien.
This romeo is bleeding
But you can't see his blood
It's nothing but some feelings
That this old dog kicked up
It's been raining since you left me
Now I'm drowning in the flood
You see I've always been a fighter
But without you I give up
Sebastien se trouvait a présent près du gymnase, au sous sol, dans un couloir sombre et poussiereux, et les paroles de Always ne l'avaient pas quitté. Il l'avait dans la tête.
La porte qui donnait sur le parc lui offrait la vue d'une belle nuit d'été. Bien sur, le jour était encore loin. Mais le ciel se divisait en deux. Un côté bleu nuit dense et doux, et de l'autre, un plu bien plus clair orné de brune laiteuse et un peu rougie, qui annonçait une aurore se reveillant peu à peu. Le tout, parsemé d’une pluie battante. Sebastien poussa la grosse porte de fer, et se retrouva aux pieds de la grande bâtisse cascadienne. Le bruit de ses pas dans les graviers auraient pu réveiller qui quota dormait dans le parc, tant le bruit de ses pas troublaient celui de la pluie, beaucoup plus régulier. Il marcha. Des mètres, peut être plus, scrutant les courts. Courts inhabités, sombres, presque effrayants d'immobilité, et de vide. Les grandes chaises d'arbitres blanches, les gradins...tout était silencieux et vide. Sebastien avait souvent entendu étant enfant que les disparus jouaient au tennis au clair de lune, et cette pensée terrifia soudain le jeune homme de dix neuf printemps, qui sursauta après qu’un bruyant éclair transperce en fracas du ciel tourmenté. Il secoua la tête, et chassa cette pensée enfantine de son esprit. Esprit hanté non pas par un fantôme, mais par une fille. Pas n'importe qu'elle fille. L'une des plus grandes joueuses du circuit junior, certes, mais surtout la personne la plus importante aux yeux de Sebastien. Il y passerait la nuit, mais il la retrouverait. Peut être très tard...ou peut être plus tôt que ça.
" Rrr!! C'est pas vrai!"
Il sursauta un peu, et tourna directement la tête vers la voix. Sur le court bleu A, sur la gauche de Sebastien, a environ trente mètre se trouvait une silhouette, toute près des gradins. Il se rapprocha. La nuit était noire, de ce côté la, mais quelques étoiles servaient de lucioles et de veilleuses. Sebastien toisa la silhouette, qui semblait batailler avec une veste, qu'elle avait sur le dos. Une veste de smoking. La silhouette, soudainement, couvrit le gradin de bois en face d'elle, de milles coup de poing, et hurla fort, avant de perdre sa voix, qu'elle étouffa dans un sanglot, si profond, qu'elle s'affala sur le gradin. Sa tête contre le bois trempé, ses bras pendants dans le vide et parsemés de gouttes, le bruit berçant de la pluie...Tanis prit presque plaisir a pleurer dans ces conditions.
" Tanis." déclara solennellement Sebastien. Tanis sursauta et se retourna. Sebastien se tenait a a peine dix mètre, sur ce court, le plus éloigné, a 3H00 du matin. Il l'avait tout de suite reconnu, et était rentré sur le court. Tanis le regarda, ne répondit rien, et retourna a son ouvrage, a savoir, essayer de décoincée la manche de la veste qu'elle avait sur le dos, d'un clou mal enfoncé du gradin de bois echardeu.
Sebastien se rapprocha, et sans qu'elle se retourne, Tanis s'en rendit compte.
" Non!" s'exclama t-elle. " Surtout tu n'avances pas...ou je te casse le nez!" cria Tanis. Sebastien s'arrêta net. Ce genre de phrase de la par de Tanis, ça calmait tout de suite. Mais qu'il tienne a son nez ou non, Il ferait tout ce qu'elle demandait, de toute façon.
" S'il te plait...écoute moi."
" J'ai pas le temps, j'suis super occupée." rétorqua Tanis, froidement. Elle ne pleurait plus du tout. Comme si la Tanis en pleur avait laissé place a sa jumelle, de glace. Sebastien se décalla discretement, et chercha a comprendre ce qu'elle faisait.
" Et...et tu fais quoi?" osa lui demander Sebastien, perplexe.
" J'ai coincé la veste de Justin, sans faire exprès, alors j'essais de la décoin..."
"Justin?" remarqua Sebastien.
Sans tourner la tête vers celui qui la voyait de dos, elle acquiesça.
" Et oui, Justin, Justin Powers. Ou mon ex, si tu préfères."
" Non, je préfère pas." la coupa Sebastien dans un murmure qu'elle ignora.
" Je l'ai croisé a l'Open, et on a discuté. C'est un garçon charmant. Il m'a même passé sa veste parce que j'avais froid...sympa, non?" grogna t-elle, s'excitant toujours sur la manche, qu'elle ne savait même plus comment elle l'avait coincée de la sorte.
" Adorable." répondit Sebastien, moqueur. Il haïssait de plus en plus Justin.
Sebastien se rapprocha, tellement, qu'il finit par poser une main sur le dos de Tanis. celle çi sursauta.
" Me touche pas." aboya Tanis, se retournant vers lui, d'un mouvement si violent que la veste de Justin se décoinça. Crac. Elle était déchirée.
" Ne me touche pas." répéta t-elle, plantant son regard dans celui de Sebastien. Il la dévisagea. Ses cheveux étaient défaits et volaient dans le vent, vent de plus en plus frais et présent en ce milieu de nuit. Le bleu de la nuit faisait ressortir le blanc de ses yeux, luisants et humides. Ses joues étaient rouges et mouillées, bien que son maquillage n'avait pas trop mal tenu. Ses lèvres étaient bleutées, et boudeuses. Tanis renifla, fixa les longues manches de la veste de Justin. Elle rassembla ses bras en croix, toujours la tête baissée. Ses cheveux étaient de plus en plus denses, remplis d’eau.
" Tanis..." répéta Sebastien de sa voix douce, pour une énième fois. Toujours sur la défensive, elle recula et hocha la tête. Sebastien leva les yeux au ciel. Le prince français s'énervait.
" Très bien, tu veux plus de moi! Notre histoire est terminée, si c’est ce que tu veux!" s'énerva Sebastien. Tanis le fusilla du regard, et ne répondit rien. Sebastien essaya d'adoucir ce regard si dur, en la regardant comme il ne regardait qu'elle.
" Mais laisse moi au moins m'expliquer. S'il te plait." termina t-il, d'une voix calmée.
Elle baissa les yeux.
" t'as une minute." grogna t-elle.
" Une minute?" s'étonna Sebastien en rigolant un peu. " J'ai eu besoin de 19minutes de plus pour l'expliquer aux..."
" Plus que 55 secondes." l'interrompit Tanis de sa voix dure.
Il soupira.
" Des fois Tan's, j'me demande pourquoi je t'aime."
" Moi au moins, je sais pourquoi je ne t'aime plus." balança t-elle, la voix pleine de rancune. Il prit cette phrase comme un coup de poing. Il leva les yeux vers elle.
" Alors c'est vraiment fini...A cause d'un mensonge.."
Tanis ria jaune.
" Un mensonge?? Tu te moques de moi? Tu m'a carrément caché ton identité!!!"
" Non, juste ma condition! J'étais authentique avec toi, avec vous...jamais je ne me suis fait passé pour un autre."
Mais tu m'as menti! Et Tu crois que j'vais avaler que tu ne me l'as pas dit pour me protéger, ou parce que tu tenais a moi? Ces répliques a la Claremont, ça marchera pas avec moi!" cria t-elle, se blottissant dans la veste de Justin. La pluie la glaçait.
" Je sais, t'es toujours celle qui critique chaque dialogue de la série, quand Adena et Nate regardent!" rétorqua Sebastien qui voulait détendre l'ambiance. Visiblement, cela la crispa encore plus. Tanis n'avait même pas sourit. Il n'avait rien d'autre pour se défendre? La gorge de Tanis se serra.
" Ta minute est passée. Bonne nuit Sebastien." déclara t-elle en se dirigeant vers la porte du court, alors qu’une goutte de pluie qui aurait pu être une larme coula de sa joue. Elle passa a côté de Sebastien pour regagner l'entrée du court.
" Tanis."
Curieusement, elle s'arrêta a sa hauteur, mais ne le regarda pas.
"It's been raining since you left me ,Now I'm drowning in the flood..." murmura t-il.
Tanis se retourna.
" Tu fais quoi, la?" l'agressa t-elle.
"You see I've always been a fighter But without you I give up..." chantonna Sebastien pour lui répondre.
Tanis le fusilla du regard.
" Je sais que tu aimes Bon Jovi. Et je sais aussi qu’il pleut, et que les paroles correspondent. " fit Sebastien, en esperant une reaction de Tanis. Il n'y en eut aucune.
"I can't sing a love song , ike the way it's meant to be, well I guess I'm not that good anymore ...but baby, that's just me." ajouta Sebastien.
La tête baissée, Il parlait presque, il ne chantait pas. Sa voix enrouée, rauque, fatiguée, trempée reprenait les paroles d'une chanson d'un chanteur particulièrement apprécié par sa petite amie, ou ex petite amie, il ne savait plus comment l'appeler.
Tanis le stoppa, d'un mouvement de bras.
" Stop! Tu devrais arrêter le massacre. Il pleut assez comme ça… Ils ont prévu beau temps pour demain, et ici, le beau temps à l’automne est presque aussi rare que de voir Squib faire ses devoirs!"
Puis elle se retourna, et fit quelques pas. Mais Sebastien la rattrapa, l'attrapa par le bras, et l'attira vers lui.
" Si tu crois que je vais te laisser partir après m' avoir fait remarqué que je chantais comme une casserole, ou plutôt, comme Squib qui fait ses devoirs, tu te plantes."
Il la regardait, et serrait son bras encore plus fort. Curieusement, Tanis ne se débattait pas. Peut être que dans son fort intérieur, elle attendait qu'il la rattrape, et qu'il lui balance cette "si romantique" phrase.
" Tu aurais peut être préféré que je te dise que tu chantes comme Rick joue au tennis?" lança Tanis, d'une voix plutôt ralentie, par l'emprise de son regard, et de son torse contre elle.
" En y réfléchissant, non." fit Sebastien, en souriant. Tanis ne sourit pas. Il baissa la tête, se mordit les lèvres, et releva les yeux vers Tanis, qui attendait qu'il parle.
" 5 ans de Mensonges, peut être. Mais ça ne sera la plus grosse erreur de ma vie, que si je t'ai perdue." murmura Sebastien a Tanis, dont le visage était tout proche du sien. La façon dont il avait prononcer cette phrase n'avait pas laissé Tanis de glace. Il n'avait pas cligné des yeux une seule fois, il n'avait pas détaché son regard une seule fois. Tanis baissa les yeux, et les releva.
" Mais Cody savait." murmura t-elle en retour, des larmes prenant naissances a ses yeux.
" Oui, mais pas Megan." renchérit Sebastien dans un murmure. Argument de poids. Tanis savait combien elle avait compter pour lui. Un éclair retenti. Ils ne bougèrent pas.
De son autre main, Sebastien caressa la joue de Tanis.
" J'ai eu peur de la perdre...presque autant que j'ai peur de te perdre aujourd'hui."
Les lèvres de Tanis tremblaient. Elle 'apprêta a parler, mais il la coupa.
" ça n'excuse rien, je sais." ajouta t-il. "Jamais j'aurais du mentir. Cameron, Jesse, Nate, Squib, Adena...tous, ils ne le méritaient pas. Megan ne le méritait pas. Tu le méritais encore moins. Mais si tu ne me pardonnes pas, je me sentirais encore plus mal qu'avant, et c'est rien de le dire."
Tanis l'écoutait. Le vent qui venait par derrière elle balaya ses long cheveux bruns, et les projeta en masse, une masse trempée sur le visage de Sebastien, Sebastien qui lui caressait encore la joue.
" J'ai besoin que tu me pardonnes, Tanis." murmura t-il, en rapprochant son front mouillé de celui de Tanis. Il posa son front contre le sien, et plongea son regard tourmenté dans celui de Tanis. Il n'y demeurait plus la rigidité du début. Sebastien lui lacha le bras de son autre main, et s'en servit pour attraper ses mèches rebelles, et les replacer derrière son oreille, avec un peu de difficulté car ils avaient été emmêlés par la pluie.
" J'ai besoin de toi." avoua le jeune homme dans un murmure, tout en lui caressant a présent le menton.
One that made you have to say goodbye
What I'd give to run my fingers through your hair
To touch your lips, to hold you near
When you say your prayers try to understand
I've made mistakes, I'm just a man
Après quelques secondes de silence, Tanis posa ses deux mains sur les joues legerement piquante de Sebastien. Elle approcha ses lèvres de celles de Sebastien, comme pour l'embrasser.
" Je te pardonne." murmura t-elle, son visage dégoulinant d’eau. Sebastien sourit, Tanis souriait aussi. Sebastien ferma les yeux, toujours contre le front de Tanis, tandis que cette dernière lui attrapait les mains.
" Enfin, je te pardonne, que si tu t'appelle vraiment Sebastien Dubé, et que demain tu ne te ramène pas avec ta femme et tes cinq enfants..."
Sebastien rigola.
" 5? Mais on en a 6 voyons!"
Tanis ré ouvrit ses yeux, pressa ses mains encore plus fortement autour de celles de Sebastien, et sourit doucement.
Le silence s'installa quelques instants.
" Tu sais que je t'aime." lui dit Sebastien, après avoir réouvert les yeux.
Elle lui souriait et acquiesça, en l'embrassant rapidement.
" En revanche," répondit -elle, " j'en connais un qui ne va plus m'aimer du tout." termina la brunette en se mordant la lèvre. Sebastien haussa les sourcils.
Tanis regarda ce qu'elle portait.
" Justin. Sa veste est irrécupérable."
Sebastien étouffa son rire. Il passa ses bras autour des épaules de Tanis, saisit le col de la veste de Justin, la retira des épaules et des bras de Tanis, puis Il la laissa tomber par terre.
Tanis regarda la veste qui traînait par terre a côté d'eux, gisant dans une flaque d’eau, puis planta a nouveau son regard dans celui de Sebastien.
" C'est malin Monsieur Dubé. J'ai froid maintenant." fit Tanis dans un sourire..
" Je vais arranger ça." assura t-il en l'enlaçant tendrement de ses bras certes trempés, mais tout de même chauds et rassurants.
And I will love you, baby - Always
And I'll be there forever and a day - Always
I'll be there till the stars don't shine
Till the heavens burst and
The words don't rhyme
And I know when I die, you'll be on my mind
And I'll love you - Always...