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| Ne lui parlez plus d'elle. | |
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+7lorenedu87 Marine Mathilde PTC Nobody's_Perfect B.B.B. Subcity 11 participants | |
Auteur | Message |
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Subcity Admin
Nombre de messages : 3960 Age : 40 Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Ne lui parlez plus d'elle. Dim 5 Mar - 13:07 | |
| Bon je voulais poster cette fic uniquement quand elle serait finie, mais finalement je vais quand même en mettre un premier morceau. En essayant de la finir un jour. Je ferai un effort, je vous promet Ne lui parlez plus d'elle. Le noir de la nuit ne faisait que renforcer la blancheur de la neige dans laquelle la ville semblait s’envelopper. Quelques flocons éphémères venaient se poser sur le rebord de la fenêtre entrouverte, avant de disparaître à jamais, leur texture légère laissant place à un liquide froid et neutre. En observant la nuit, il lui semblait que toute la ville s’était tue pour le laisser penser. Quelques maigres sons lui parvenaient, étouffés par le manteau de froid qui avait saisi les rues de Montréal. Comment pouvait-il y avoir un tel contraste entre la vie en plein jour et le silence de la nuit ? Il se disait que c’était comme passer de la vie à la mort, mais bien vite se dit que la nuit pouvait être nettement plus effrayante que la mort. Il déposa dans le cendrier la cigarette qu’il avait laissée se consumer sans y toucher. La fatigue l’harassait au point qu’il avait du mal à tenir debout. Mais une fois lové dans la chaleur de son lit, il se sentit à nouveau complètement éveillé, à se demander ce que son esprit allait encore inventer pour l’empêcher de trouver un sommeil qui lui été maintenant indispensable. La neige à l’extérieur projetait dans la chambre une douce lueur jaunâtre, dans laquelle dansait des ombres. Il les regardait, comme hypnotisé par leurs mouvements. Son esprit vagabonda, suivant un chemin tortueux entre souvenirs, désirs et regrets. Une fois de plus, elle avait manqué à sa promesse. Il en avait l’habitude. Mais pas Lily, elle était trop petite pour comprendre, et surtout il s’était promis qu’elle aurait une enfance plus belle que ce que le monde voulait lui offrir. Elle avait ses deux parents, certes son père était nettement plus présent que sa mère, mais il savait au plus profond de lui que Tanis aimait sa fille. Et de toute façon, il l’aimait bien pour deux. Mais ça ne suffisait pas, il lui fallait l’amour de sa mère, cet amour si spécial qui fait qu’on se sent fort et protégé. Lily n’en parlait quasiment jamais, et il voyait bien que du haut de ses quatre ans, elle prenait l’habitude de vivre sans une référence féminine. « Papa…papa…PAPA !! »Nate s’assit brusquement dans son lit, si bien qu’il manqua de se cogner la tête dans l’applique fixée juste au dessus de lui. Avait-il rêvé la petite voix de sa fille qui l’appelait ? Il tendit l’oreille, à l’affût du moindre appel. Quand au bout de deux minutes il n’entendait toujours rien, il se rallongea dans son lit, les yeux fermés. Pourtant, une minute plus tard, il entendit la porte grincer, et des petits pas s’approcher du lit. Il fit semblant de dormir. Les pas firent le tour du lit et se dirigèrent du côté de la place laissée vide par Tanis. Le matelas s’enfonça quand la petite fille monta sur le lit. Elle souleva doucement la couverture et vînt s’allonger dans l’espace soulignant l’absence de sa mère. Elle posa doucement la tête sur l’oreiller. Mais, silencieusement, une larme coula sur sa joue. Nate ouvrit les yeux. Il la regarda. Lily, sans lever les yeux, vint se blottir contre son père et pleura silencieusement. Il la serra contre lui, lui caressant les cheveux, seule manière qu’il avait trouvé pour la consoler de ses chagrins nocturnes. La petite se calma peu à peu, serra plus fort son doudou contre elle et s’endormit, dans le creux du bras protecteur de son père. Nate la regardait dormir, incapable de calmer sa colère. Dans ces moments, il détestait véritablement Tanis. Il la détestait d’abandonner sa fille, de l’abandonner lui, au profit d’une carrière qui n’avait vraiment rien de brillante. Un tel égoïsme lui paraissait impossible de la part d’une mère. Et pourtant, elle se montrait si insensible. Les pleurs de sa fille lors de ses nombreux départs ne semblaient pas l’atteindre. Tout ça pour gagner quelques prix, quelques trophées de plus. Le jour se levait sur Montréal et la ville reprenait doucement vie. Le soleil faisait scintiller les cristaux de neige, donnant un aspect féerique au moindre toit. Nate se leva lentement, prenant garde à ne pas réveiller sa fille, profondément endormie. Il était en congé pour encore une semaine, il ne voulait pas mettre Lily en centre aéré pendant les vacances scolaires. De plus, c’était Noël dans trois jours, et son patron était plus que conciliant quand il s’agissait de la famille. Il avait lui-même 3 enfants et comprenait pleinement le besoin de Nate de se retrouver avec sa fille. Il connaissait la situation qu’il traversait depuis maintenant deux ans, et était toujours prêt à lui apporter son aide. C’était le patron idéal en quelque sorte. Il se rendit dans la cuisine et mit la cafetière en marche. Une odeur agréable se répandit rapidement dans la pièce exiguë. En ouvrant les placards à la recherche du Nesquick de Lily, Nate se rendit compte qu’il était plus que temps qu’il pense au ravitaillement. Mais la perspective de devoir courir les magasins à 3 jours de Noël ne l’enchantait guère. Il n’avait pourtant pas trop le choix. Se rappelant qu’ils partaient tous les deux chez son père pour les fêtes le surlendemain, il se dit qu’un tour à l’épicerie du coin serait suffisant. Il paierait ses articles nettement plus chers, mais au mois il éviterait la cohue et la vendeuse serait souriante. Deux coups brefs furent frappés à la porte. Nate alla ouvrir et se retrouva nez à nez avec un sachet de croissants encore tièdes. « Livraison à domicile ! » Nate s’écarta de l’embrasure de la porte pour laisser entrer son visiteur. « Je vois que tu as encore une tête de personne en pleine forme ! Je suis sûr que tu as du dormir au moins… dix minutes cette nuit ! Je me trompe ? » « Shhht, moins fort, Lily dort encore ! » « Quel accueil, quel accueil, meilleur de jour en jour ! » Nate leva les yeux au ciel d’un air amusé. « Tonton Squib !!! » Une tornade brune déboula dans l’entrée et s’agrippa aux jambes du livreur de croissants. « Voilà au moins un accueil digne de ce nom ! » dit Squib en soulevant sa nièce dans ses bras, en jetant les croissants dans les mains de Nate. « On peut dire qu’au moins pour ça, tu ne tiens pas de ton père, parce que pour le reste, ça reste à voir… » « Tu insinues quoi par ça ? » demanda Nate un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Moi, rien du tout, mais il suffit de vous jeter un seul coup d’œil pour voir le lien de parenté, tu ne peux pas la renier… Vous avez exactement le même air… Si elle commençait à me citer des phrases de Kant ou de Schiller, ça ne m’étonnerait même pas. » « Tu connais Kant et Schiller toi ? » s’étonna Nate, amusé. « Ouais, y’avait une émission littéraire sur eux juste après une rediffusion de ‘Miss Détective’ mercredi soir. » « Et tu l’as regardé ?? » Nate n’en revenait pas. « Non, je me suis réveillé devant, techniquement. Mais je pense qu’inconsciemment, dans mon sommeil, j’ai retenu les noms… » « Ce qui, venant de toi, n’est déjà pas si mal. » « Pas besoin d’avoir lu des grands auteurs pour avoir une belle vie ! D’ailleurs je pense que leur vie à eux aurait été bien plus amusante si ils avaient réfléchi un peu moins. » « Sans doute. Arrêtons donc de penser et allons manger ces croissants ! » dit Nate en se rendant dans la cuisine. « Tu veux un Nesquick tonton Squib ? » demanda Lily qui était restée dans les bras de son ‘tonton’ pendant la discussion philosophique. « Merci Lily, mais je pense que je vais plutôt prendre un café ce matin… Le Nesquick c’est seulement pour les jours de fête ! » « Mais c’est bientôt Noël ! Et le papa Noël va passer chez papy Harold cette année ! Papa l’a prévenu qu’on serait pas à la maison, il lui a envoyé un sms ! » « Ah bon, le Père Noël a un portable ? Drôlement bien équipé le vieux… » « Il est pas vieux ! » s’indigna la fillette. Squib hocha la tête en signe de consentement. « Décidemment, ta fille m’impressionnera toujours, elle est beaucoup trop mûre pour son âge. Moi à quatre ans, je ne parlais pas comme ça ! » « A 15 ans tu ne parlais pas comme ça Squib ! » cria Nate depuis la cuisine. « Fais gaffe Bates, je peux encore te botter les fesses, même devant ta fille ! » dit Squib en riant. Il déposa la fillette à terre et la poussa vers la salle de bain. « Montre moi que tu es une grande fille et va t’habiller pendant que je te prépare le Nesquick façon tonton Squib ! » « T’oublie pas les paillettes de chocolat ! » « Pour qui tu me prends ? Un Nesquick sans paillette de chocolat, c’est plus un Nesquick ! » La fillette partit en courant vers la salle de bain et poussa la porte derrière elle. Squib la regarda partir. Il n’arrivait pas à croire qu’elle avait déjà 4 ans. Il se souvenait du jour de sa naissance avec tellement de précision. Elle était arrivée avec 15 jours d’avance, ils étaient tous partis faire un pique-nique dans le parc, le dernier pique-nique avant la naissance et probablement le dernier avant longtemps puisqu’ils allaient tous s’éparpiller aux quatre coins du monde le mois suivant. Il se souvint avoir discuté avec Adena ce jour là, il se souvenait de leurs propos, de leur façon de dire à demi-mot qu’ils trouvaient tous Tanis et Nate trop jeunes pour être parents. Il se souvînt que Cody avait plus ou moins révélé que Lily n’était pas vraiment « voulue », surtout par Tanis, mais que Nate avait insisté pour que Tanis mène sa grossesse à terme, avec la promesse qu’il la laisserait ensuite faire sa carrière. Et comme pour prouver qu’elle était bien décidée à venir coûte que coûte, Lily avait décidé qu’il était d’arriver, là, par cette belle journée de juillet, au milieu du parc. Squib avait été le seul à accompagner les futurs parents à l’hôpital, il était le seul à avoir sa voiture à proximité. Et finalement, il ne fût pas de trop, entre Tanis qui hurlait de douleur et d’énervement et Nate qui paniquait complètement. « Tiens ton café » Squib loucha sur une tasse qui flottait devant ses yeux. Il sortit de ses souvenirs et saisit la tasse. « Merci, ça va me réveiller. » Il but une gorgée, se disant en lui-même que Nate ne savait toujours pas faire le café. « Il est délicieux… un parfait jus de chaussettes » « Et c’est avec plaisir que je te l’offre. » dit Nate, narquois. « Il accompagne parfaitement tes croissants, qui n’en paraissent que meilleurs comme ça » Squib et Nate retournèrent dans la cuisine, le premier se rendant vers le placard pour prendre les ingrédients nécessaires à la préparation du ‘Nesquib’ et l’autre s’asseyant à table, sirotant son café, pensif. « Alors, toujours pas de nouvelles de McTaggart ? » « Tanis, Squib, elle s’appelle Tanis » « de Tanis… » dit Squib en levant les yeux au ciel. « Non, toujours rien depuis son coup de fil de la semaine dernière. Mais je sais qu’elle va bien, je l’ai vu aux infos. » « C’est quand même dingue que les journalistes en sache plus sur la vie de la mère de ta fille que toi. » « Qu’est-ce que tu veux, c’est sa carrière d’abord. » « Je ne comprends pas que tu puisses accepter une telle situation » « Je savais à quoi je m’engageai. Elle m’avait prévenu. Si je voulais garder Lily, je devais m’en occuper. Et malgré la situation, je ne regrette pas une seule seconde mon choix. » « Je m’en doute bien, Nate, mais tu n’en peux plus de cette situation, il faut que tu fasses quelque chose. Tu passes ton temps à attendre qu’elle daigne bien vous consacrer une semaine de son temps ! » « Je n’ai pas envie d’avoir encore une fois cette conversation Squib. Je sais que tu fais ça pour m’aider et je t’en remercie, mais c’est bien assez compliqué comme ça sans que tout le monde s’en mêle. » « Tout le monde. Merci. Je ne suis pas tout le monde. » « Tu sais ce que je veux dire. Je ne suis pas doué en remerciements, mais tu sais bien que je ne sais pas comment je m’en sortirai sans toi et Dena. Vous avez toujours été là pour me soutenir, même si ça voulait dire vous mettre Tanis à dos. » « J’ai beau beaucoup apprécier McTaggart, je ne peux pas accepter la façon dont elle vous traite. Et Dena est dans la même situation que moi ! » « Lily a de la chance d’avoir un parrain et une marraine tels que vous. » « Certes, mais ça ne remplace pas sa mère. » « Maman ? » La voix de la fillette résonna dans le vide tandis que la porte d’entrée se refermait et que Tanis lâchait son sac par terre.
Dernière édition par le Mer 21 Mar - 12:26, édité 2 fois | |
| | | B.B.B. Pilier du forum
Nombre de messages : 1733 Age : 34 Localisation : Là devant l'ordi, mais des fois, je bouge... si si je vous assure! Date d'inscription : 13/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Dim 5 Mar - 14:10 | |
| Hier, sur la convers à plusieurs, j'ai vu que tu parlais d'une fics et puis là il n'y a personne sur msn, alors j'ai dévoré ta fics! C'est super, j'aime beaucoup l'humour de Squib! C'est super, t'arrête pas là! :lol!: :lol!: Tu DOIS continuer, parce sincèrement j'adore! | |
| | | Nobody's_Perfect Admin
Nombre de messages : 3423 Age : 39 Localisation : Somewhere out there Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Dim 5 Mar - 17:25 | |
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| | | PTC Membre VIP
Nombre de messages : 1102 Age : 35 Localisation : En France... mais parfois au Canada! Date d'inscription : 13/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Lun 6 Mar - 0:06 | |
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| | | Mathilde Aloha Moderatrice
Nombre de messages : 2953 Age : 44 Localisation : Troisième étoile après le soleil... Date d'inscription : 13/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Sam 11 Mar - 22:59 | |
| Oh, petite madame, j'adore!! Je suis comme dans ta fic, je garde le Nesquick pour les jours de fête aussi... Sinon, je fonctionne au café!! Bon, petites remarques : Pauvre Nate, Squib au réveil, c'est rude... Même si on attenue le choc avec des croissants chauds!! Sérieusement, j'ai bien aimé la discussion entre Nate et Squette... (j'ai pas pu résister!! ) J'imagine très bien Squib regardant Miss Détective... (Le film préféré de Chandler dans Friends quand même!! C'est une comparaison flatteuse!!) Et j'aimerai bien que le père Noel reçoive les sms... On me donne le numéro et je lui demande un Tyler pour Noel... Je prends de l'avance, il aura le temps d'ici Noel pour convaincre Mr Hynes!! Pauvre Nate... Mais il s'en sort très bien!! Il est merveilleux!! Bravo Petite Madame!!! | |
| | | Marine El Mago
Nombre de messages : 2804 Age : 35 Localisation : FRANCE Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Sam 1 Avr - 22:27 | |
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| | | Subcity Admin
Nombre de messages : 3960 Age : 40 Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Lun 2 Oct - 11:41 | |
| Bon à la demande de Nanie, j'ai ressorti cette fic et écrit une petite suite ce matin ! J'essaierai de poster plus fréquemment que tous les 6 mois Allez, sans plus attendre, la suite Nate se leva brusquement, un pli soucieux déjà présent sur son front. Il n’eut pas le temps d’aller dans le couloir que déjà Tanis entrait dans la cuisine, tenant la main de Lily qui semblait entre le sourire et les larmes. « Salut Nate…Squib » ajouta-t-elle en l’apercevant dans le fond de la cuisine. « Tanis, c’est toujours un plaisir de te croiser » dit Squib, tandis que Nate restait silencieux, fixant Tanis. Il semblait hésiter entre partir et crier. « Je vois que ça te fait plaisir de me voir Nate, tu illumines de joie » dit Tanis en le fixant. Nate ne dit rien tout d’abord, puis porta la main à son front, comme si il voulait effacer une migraine naissante. « Ca me fait toujours plaisir de te voir Tanis, c’est juste que je suis surpris, je ne m’attendais pas à te voir. » « Tu as une mine épouvantable Nate, tu n’as pas l’air très en forme » « Tout le monde ne revient pas d’Australie Tanis, ici il n’est pas trop conseillé de se mettre en maillot sur la terrasse pour bronzer, à moins de beaucoup aimer le teint bleu… » dit Squib, voyant que Nate ne disait rien. « Pour ton information Squib, je ne me suis pas prélassée sur une terrasse, je me suis préparée pour l’Open qui a lieu dans 3 semaines maintenant » « Tu sais, ce n’est pas parce que je ne suis pas très présent sur le circuit que je ne connais plus les dates des grands tournois Tanis. » Lily s’approcha de son père pendant que Tanis et Squib s’affrontaient du regard. Vraisemblablement, Tanis n’avait pas digéré le ‘mère indigne’ que Squib lui avait jeté à la figure la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, comme ce dernier n’avait apparemment pas accepté de s’être fait traiter de ‘joueur intérimaire’. La fillette saisit la main de son père et lui dit, le regardant bien dans les yeux « Papa, tu viens m’aider à choisir mes habits ? » « Je vais le faire moi, ma chérie » dit Tanis en s’approchant. Nate lui décocha un regard triste et lui dit : « Sais tu seulement où sont rangées ses affaires ? » Voyant que Tanis ne savait quoi répondre, il sortit de la cuisine, tenant toujours sa fille par la main. Ils se rendirent ensemble dans la chambre de la fillette et Tanis et Squib les entendirent rire en choisissant des chaussettes spongebob. Squib et Tanis étaient restés dans la cuisine, ne sachant pas trop quoi se dire. Ils s’étaient toujours plutôt bien entendus mais Tanis avait été vexée que Squib prenne le parti de Nate dans leurs nombreuses disputes. Elle se rendait bien compte qu’elle n’était peut être pas une mère parfaite, mais de là à lui faire autant de reproches… Elle avait prévenu Nate dès le début de sa grossesse, elle n’abandonnerait pas le tennis à 22 ans ! Déjà qu’elle avait perdu une année complète, elle ne pouvait se résigner à raccrocher sa raquette à un âge si peu canonique. Il était vrai qu’elle n’avait pas pris de précautions, mais après tout, ils étaient deux dans la danse… Enfin bon, rien de servait de remuer le passé, ce qui est fait est fait, une McTaggart n’a pas de regrets ! « Alors, tu es là pour longtemps ? » s’enquit Squib, fier d’avoir trouvé un sujet de conversation et surtout de ne pas avoir posé sa question de manière trop agressive. « 4 jours, jusqu’au matin de Noël, ensuite je dois repartir pour Melbourne, mon entraîneur m’attend là bas. » Squib sentit la moutarde lui monter au nez. 4 jours ! Ca faisait 3 semaines qu’elle n’avait pas vu sa fille, c’était Noël, et elle revenait pour 4 jours ! Et elle partait le matin de Noël ! « Wow, 4 jours, tu fais fort. Si ça continue, ta fille va te confondre avec le Père Noël, elle le voit presque aussi souvent qu’elle te voit. » Il se maudit lui-même, il n’avait pas pu tenir sa langue. « Parce que… » Tanis s’interrompit en voyant Lily revenir dans la cuisine. « Mais tu es toute belle ma chérie, c’est très joli cette robe ! » « C’est tatie Dena qui me l’a offerte » dit la petite sans plus d’explications. « Ah » Le cœur de Tanis se serra. « Où est ton père Lily ? » « Il est encore dans la chambre, il range » dit la fillette. « Tu as fait mon Nesquick tonton ? » Tanis sortit de la cuisine, tournant le dos aux deux compères qui s’apprêtaient à préparer leur mixture. Elle traversa le couloir et entra doucement dans ‘leur’ chambre. Nate était assis sur le lit, lui tournant le dos. Il tenait sa tête entre ses mains, immobile. Tanis le regarda un instant et se rendit soudain compte à quel point il semblait fatigué, même épuisé. On était loin du jeune intellectuel dynamique de qui elle était tombée amoureuse voilà 10 ans à Cascadia. Les années ne l’avaient pas épargné, et elle se demanda si elle avait autant changé que lui. Elle ne pensait pas. Elle entra doucement dans la pièce et se mit en face de lui. Il ne releva même pas la tête pour lui parler. « Qu’est-ce qui t’as pris de revenir maintenant ? Tu m’avais dit que tu ne reviendrai pas pour les fêtes, et voilà que tu débarques à l’improviste. » « Je pensais que ça vous ferai plaisir, mais apparemment je me suis lourdement trompée » Nate releva la tête et le regard qu’il porta sur elle la blessa profondément. Il n’était pas haineux, mais triste, tellement triste, et il en disait plus que tous les mots qu’il aurait pu prononcer. « Je ne suis pas revenue pour vous faire souffrir ! Je voulais passer Noël avec vous c’est tout ! » « Parce que tu crois que venir pendant 2 jours pour les fêtes va arriver à compenser des mois et des mois d’absence ? Que quelques cadeaux pourront remplacer ta présence ?? Ce n’est pas pour moi que je dis ça ! Tu sais bien que j’ai appris depuis longtemps à me passer de toi ! Mais Lily a besoin de sa mère à plein temps ! Ou alors elle apprendra à vivre sans ! Mais là elle ne sait pas à quoi s’attendre ! Je lui avais fait comprendre que tu ne serais pas là, elle s’était habituée à l’idée de passer une fête de plus sans toi ! Et voilà que tu arrives, je passe pour quoi moi ? Tu ne crois pas que j’en ai assez de dire des mensonges à notre fille pour qu’elle ne soit pas trop triste ? Je… » Il s’interrompit brusquement, comme si il cherchait ses mots. Il fit un geste de découragement, se leva et s’apprêta à sortir. Tanis lui attrapa le bras et le retînt. « Arrête de toujours vouloir fuir. On arrive jamais à avoir une vraie discussion, tu fuis toujours ! - Je ne fuis pas, c’est juste que je n’ai rien de plus à te dire que ce que je te dis d’habitude. Mon point de vue n’a pas changé et ne changera pas. Même si maintenant j’ai du mal à concevoir qu’on puisse un jour reformer une vraie famille. Ca fait 4 ans que tu as abandonné ton rôle, tu ne peux pas être mère par intermittence. » Il se dégagea de l’étreinte de Tanis et sortit de la chambre. Tanis resta debout à regarder la porte qu’il venait de passer. C’était si difficile… Comment lui dire, comment lui avouer ce qu’elle était venue lui annoncer… ça allait le détruire. « Petit papa noël, quand tu descendras du ciel… » chantonnait Lily, lovée dans son siège auto, son nounours sur les genoux et un sucre d’orge dans la main. La large trace rouge autour de sa bouche et ses petites mains collantes prouvaient que ce n’était certainement pas le premier qu’elle ingurgitait. « Squib, arrête de lui donner des sucreries ! Au mieux, elle ne mangera plus rien ce soir, au pire elle va te décorer ta nouvelle chemise avant qu’on arrive à destination. » Nate faisait les gros yeux dans le rétroviseur, seul moyen qu’il avait de surveiller sa fille installée à l’arrière, aux côtés de son cher tonton Squib. « Il faut bien que je détourne son attention du fait que tu conduis comme un escargot et qu’on va certainement encore mettre deux heures pour parcourir les cent kilomètres restants. Et puis tu as voulu m’emmener avec vous, tu devras en supporter les conséquences ! » Squib avait lui aussi un sucre d’orge dans la main, et une trace rouge autour de la bouche. Les deux passagers à l’arrière formaient une paire homogène. Tanis, installée à l’avant, se tassait dans son siège et faisait semblant de dormir depuis le début du trajet. Mais elle ne perdait pas un mot de ce qui se disait. Elle avait en mémoire ce même trajet qu’ils avaient faits, vraisemblablement à la même époque, il y avait de ça quatre ans. Pour annoncer à celui qu’ils appelaient toujours Président Bates qu’il allait devenir grand-père un peu plus tôt que prévu. L’annonce avait été difficile, Bates Senior n’avait pas accueilli la nouvelle avec joie, et elle n’avait pas pu l’en blâmer. Il avait lentement parvenu à diriger son fils vers une carrière tennistique, et cette grossesse fichait tous ses efforts par terre. Nate retournerait vers l’écriture, vers le journalisme, un métier qui lui offrirait plus de disponibilité pour élever leur enfant. Mais cependant, et contre toute attente, il les avait soutenu, depuis le début. Il était un vrai papy gâteau. Tanis le soupçonnait de vouloir rattraper sa propre paternité un peu bâclée, et ainsi se racheter aux yeux de son fils. L’expérience avait porté ses fruits puisque Nate et son père étaient à présent plus proches que jamais. « Bon allez, pause pipi ! ». Nate entra sur une aire d’autoroute et s’arrêta sur une place. « Très classe ce nom Bates, tu disais que tu étais écrivain, c’est ça ? » s’enquit Squib, narquois. « Tu voulais que je dise quoi ? Petite interruption pour ballade au lieu d’aisance ? » Nate leva les yeux au ciel, souriant, détacha sa ceinture et sortit de la voiture. Il fît le tour du véhicule et vînt sortir une Lily gigotante de son siège auto. « J’veux aller aux toilettes ! » la petite fille ne tenait pas en place. « Laisse moi l’y emmener » Tanis était sortie de la voiture elle aussi et s’étirait. Elle prit la main de sa fille et se dirigea vers les toilettes pour dames. Nate les regarda s’éloigner main dans la main et se dit que c’était un peu l’image de la famille idéale qu’il s’était forgé quelques années auparavant. Les toilettes en moins évidemment. Mais il savait que l’image était factice, ou tout du moins éphémère. Squib surprit le regard mélancolique de son ami. Il mit sa main sur son épaule, se voulant réconfortant. « Elle est peut être revenue pour de bon. Laisse lui une chance Nate. » « C’est toi qui me dit ça ! Tu as vu aussi bien que moi les billets d’avion dans son sac. Elle part demain matin Squib. Et pour combien de temps. » Squib ne pouvait nier l’évidence. Ce n’était qu’une visite de plus. Une de ces courtes périodes de répit dans la tempête de l’absence. Plus que pour la petite fille, c’était pour Nate qu’il s’inquiétait. Lily avait tout l’amour dont elle avait besoin, elle avait son père, elle l’avait lui, son grand-père, Dena, Cody par intermittence, et tous les anciens, y comprit Sunny. Elle avait plus de parents qu’elle n’en avait besoin, et même si ça ne remplaçait pas sa mère, elle n’était pas seule. Mais Nate était seul. Bien sûr lui aussi bénéficiait de l’aide de ses amis et de sa famille, mais il s’enfermait, se cloîtrait dans sa solitude. Il ne laissait personne l’atteindre, et tentait de mener tout seul un combat perdu d’avance. Squib s’étonnait toujours que tous deux, eux qui se détestaient tellement au temps de Cascadia, aient pu devenir aussi proches. Mais une fois Cody sortie du tableau, plus rien ne les empêchaient de s’entendre. Et cette situation difficile les avait soudés. Squib n’avait pas choisi d’être aussi présent dans la vie de sa ‘nièce’. La chose s’était faite naturellement, au fil du temps. Tout avait commencé quand Nate et Tanis lui avaient demandé d’être le parrain de la petite, pour le remercier d’avoir été là au moment de l’accouchement, et d’avoir su gérer la situation en restant calme. Et à partir du jour où il l’avait tenu dans ses bras, si petite, si fragile, il s’était fait un devoir de la protéger. Qui aurait cru que lui, le grand Gary Squib Furlong pouvait être aussi bouleversé par un bébé qui n’était même pas le sien ? « TOOOOONNNNTOOOOONNNN ! » Squib fût tiré de ses pensées par une tornade qui s’était accrochée à ses jambes. Il baissa les yeux et vît la bouille aux boucles brunes qui lui arrivait à peine aux genoux. Il la prit dans ses bras, elle était si légère mais tellement importante. « Tonton, tu sais que y’a même pas de siège dans ces toilettes ? » La petite fille venait de découvrir la magie des toilettes des aires d’autoroute. « Quelqu’un a dû les prendre si tu veux mon avis » lui répondit son parrain sur le ton de la connivence. « Bon allez en voiture Simone si on veut arriver avant le nouvel an ! Tu me laisses un peu conduire ? » Nate soupira et lui tendit les clés. Il s’installa à l’arrière après avoir remis sa fille dans son siège. | |
| | | Marine El Mago
Nombre de messages : 2804 Age : 35 Localisation : FRANCE Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Lun 2 Oct - 12:10 | |
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| | | lorenedu87 Ramasseur de balle a Roland Garros
Nombre de messages : 340 Age : 33 Localisation : quelque part dans mes rêves...... Date d'inscription : 14/08/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Lun 2 Oct - 18:35 | |
| Super une suite!!!! et quelle suite!! je sais pas ce que Tanis va lui annoncer mais.......a mon avis on va être surpris!! Vivement la suite!! | |
| | | Mathilde Aloha Moderatrice
Nombre de messages : 2953 Age : 44 Localisation : Troisième étoile après le soleil... Date d'inscription : 13/09/2005
| | | | marion29 Bout'chou
Nombre de messages : 66 Age : 31 Localisation : A Vénus juste à côté de Zorgyja la célèbre chanteuse d'Opéra connut à Vénus et autres Galaxie Date d'inscription : 03/08/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Lun 2 Oct - 20:40 | |
| Elle est tres bien cette histoire j'ai beaucoup aimé surtout la petite Lilly elle doit être trop mimi !! L'histoire tanis nate me plais bien c'est original j'aime beacoup en plus on les voit sous un autre angle !! c'est tres bien j'adore | |
| | | Nanie Champion du monde
Nombre de messages : 940 Age : 38 Localisation : Perdue quelque part, entre ciel et terre.... Date d'inscription : 18/07/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mar 3 Oct - 1:57 | |
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| | | Subcity Admin
Nombre de messages : 3960 Age : 40 Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mar 3 Oct - 12:42 | |
| Merci à tous pour vos comms ! Ca fait plaisir de voir que cette fic a encore des lecteurs après aussi longtemps
Allez, une petite suite par forcément passionnante, mais je me suis levée levée trop tard pour pouvoir écrire plus... J'essaierai de faire plus long la prochaine fois Une heure et quart plus tard, la voiture s’arrêtait devant une maison assez imposante, située un peu en retrait de la route principale et entourée de grands arbres dénudés couvert du manteau blanc qui recouvrait tout à cette période de l’année. Une balançoire, elle aussi recouverte par la neige, trônait sur le carré de pelouse à l’avant de la bâtisse. Toute la petite troupe descendit de la voiture. Nate portait sa fille et Squib portait les bagages. Tanis suivait, la tête rentrée dans les épaules, frigorifiée à la fois par le temps et par l’attitude de Nate envers elle. Lily insista pour appuyer elle-même sur la sonnette. Au bout de quelques instants, la lourde porte de chêne s’entrouvrit, laissant apparaître un couloir lambrissé, dont les murs étaient ornés de dizaines de photos de ce qui semblait être des cérémonies officielles. Le président Bates se tenait sur le seuil de la porte, souriant d’un air naturel, bien différent de l’image de l’homme autoritaire et exigeant qu’il était lors des années à Cascadia. Il régnait toujours sur l’Académie avec une main de fer, mais en dehors, il savait se montrer patient, voire amusant. Chose à laquelle les anciens étudiants avaient toujours bien du mal à se faire. Lily tendit les bras vers son grand-père qui s’empara de la fillette. Elle lui colla deux baisers collants sur les joues, ce qui ne sembla pas le déranger outre mesure. Déjà, le lien entre la fillette et son grand-père s’était reformé, ils étaient dans leur petite bulle bien à eux, échangeant des messes basses. Nate soupçonnait que Lily récite la liste de cadeaux qu’elle avait demandé au Père Noël et qu’elle se renseignait auprès de son « papy Harold » pour être sûre que le message avait bien été transmis au vieux bonhomme au traîneau. « Entrez, ne restez pas sur le pas de la porte, ce serait stupide d’attraper froid le jour de Noël » Il s’écarta de l’entrée pour laisser passer ses trois anciens étudiants. Une rapide étreinte avec son fils, une brève accolade avec Tanis. Il tendit une main chaleureuse à Squib : « Monsieur Furlong, ravi de vous revoir, ça faisait bien longtemps » A vrai dire, Squib tentait toujours d’esquiver les rencontres avec son cher Président à qui il en avait fait voir de toutes les couleurs. « Allons, Harold, pas de ça entre nous, appelez moi Squib ! » Il se pencha vers lui et lui donna une grande accolade. Bates s’écarta, un air gêné sur le visage. « D’accord Squib, appelez moi Monsieur Bates. » Le visage de Squib s’assombrit. « Oooh mais ne faites pas cette tête ! Bien sûr que vous pouvez m’appeler Harold, c’est fini le temps des politesses. Nous sommes tous des adultes maintenant. » Squib hocha la tête et jeta un regard à Nate qui haussa les épaules d’un air circonspect. Il se doutait bien que Squib aurait du mal à se comporter d’égal à égal avec son père. Ils pénétrèrent tous dans le salon, où une flambée rougeoyait dans la cheminée, répandant chaleur et lumière dans la grande pièce accueillante. Un grand sapin sobrement décoré trônait dans le coin jouxtant la fenêtre, offrant à la rue sa vision féerique. Quelqu’un regardant depuis l’extérieur aurait eu la sensation d’observer une de ces pages de magazine vantant les Noëls idéaux. Une mince couche de givre s’était déposée sur le cadre de chaque petit carreau des grandes fenêtres au fond de la pièce. Un banc de bois recouvert d’un coussin moelleux permettait à qui en avait l’envie de s’installer juste devant et de regarder les flocons recouvrir la petite parcelle de jardin. De l’autre côté de la pièce, juste devant la cheminée, un sofa profond appelait à la relaxation. Une large bibliothèque sur le mur du fond offrait à la vue une avalanche de livres de toutes sortes, de quoi occuper les longues soirées d’hiver. Deux grands fauteuils à oreillettes encadraient le sofa, face à la cheminée. On pouvait difficilement imaginer un cadre plus approprié pour fêter Noël. Le plafond était assez bas, orné de poutrelles et conférait un aspect encore plus douillet à la pièce. « Nate, tu connais la maison, je te laisse monter les bagages dans les chambres. J’ai mis le lit pliant de Lily dans la plus grande, maintenant si ça ne te convient pas, tu pourras toujours le déplacer. » Bates tentait d’être diplomate. La « plus grande » chambre désignait la chambre d’amis avec le lit double. Il ne savait pas trop où en était la situation de couple de son fils, et si celui-ci allait occuper une fois de plus son ancienne chambre ou celle qui avait accueillit le jeune couple avant le début de leur guerre froide. « Et vous Squib, je vous ai mis dans la chambre rose. » « La chambre rose ? Vous avez hébergé Sunny ici ? » Un petit sourire provocateur se dessina sur ses lèvres. « Non, en fait c’est la future chambre de Lily, quand Nate cessera d’être surprotecteur et la laissera venir dormir quelques jours à la maison sans lui » répondit Bates en envoyant un regard évocateur à son fils. « La future chambre de Lily ? J’espère que le lit fait plus d’un mètre vingt de long… Et qu’il y a une housse de couette Barbie ! » Squib avait pris un ton faussement enjoué. « Si c’est là vos désirs les plus chers, je crois que vous ne serez pas déçu mon cher Squib » dit Bates avec un sourire narquois. Squib allait passer les quatre prochains jours dans le paradis de la femme de plastique… Qu’est ce qu’il ne ferait pas pour sa nièce. Tanis ne se sentait pas à sa place. Elle était reconnaissante au président Bates d’essayer de ménager la chèvre et le chou, mais elle sentait bien qu’il avait pris le parti de son fils, et on ne pouvait pas lui reprocher. Nate, au moment de l’attribution des chambres, avait pris d’autorité le lit pliant et l’avait installé dans son ancienne chambre, assez spacieuse. Il avait laissé la grande chambre à Tanis. Une chambre qui allait lui paraître bien vide sans lui. Mais à vrai dire c’était quelqu’un d’autre qui lui manquait. Elle n’osait pas vraiment se l’avouer, mais c’était à un autre qu’elle pensait comme elle avait pensé à Nate auparavant. Elle avait refusé d’écouter cette petite voix au fond d’elle-même jusqu’à présent, mais la petite voix était devenue un cri depuis qu’elle avait quitté l’Australie. Mais elle ne s’en sentait pas la force. Elle ne pouvait pas faire ça à Nate… ni à Lily. Elle savait que l’instinct maternel n’était pas forcément sa qualité première, mais là, elle savait qu’elle dépasserait les bornes. Et pourtant… pourtant elle hésitait encore. « Mais tonton, pourquoi il a trois yeux ton bonhomme de neige ? » La petite fille regardait l’œuvre d’art que Squib venait de faire, les sourcils froncés. Elle avait hérité de son grand-père cette capacité à faire exprimer ses sentiments par ses sourcils. Et là, ils traduisaient vraiment une grande interrogation. « Mais tu dois y voir ici le délire de l’artiste, l’esprit inventif du créateur universel ! » lui répondit Squib, tendant une main experte vers le bonhomme. « Et moi je crois qu’on doit surtout voir que tu as beaucoup côtoyé Cody dans ta jeunesse » lui répondit Nate en lui envoyant une boule de neige dans la nuque. « C’est la guerre que tu cherches ?? Tu vas l’avoir !! » S’ensuivit une bataille acharnée où les deux adversaires chamboulèrent tout le manteau immaculé qui recouvrait la pelouse à l’arrière de la maison. Au final, Nate était trempé jusqu’aux os et Squib avait avalé l’équivalent de trois boules de neige, tout cela sous les éclats de rire de la fillette, qui avait trouvé en son père et son oncle deux compagnons de jeu du même âge mental qu’elle. | |
| | | Mathilde Aloha Moderatrice
Nombre de messages : 2953 Age : 44 Localisation : Troisième étoile après le soleil... Date d'inscription : 13/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mar 3 Oct - 19:35 | |
| J'adore l'instinct maternel de Tanis... elle a du suivre le même cours que ma mère!! Mais qu'elle parte vraiment et qu'elle arrête de faire souffrir Natounet... Il ne mérite pas ça!!! Pauvre petit homme!! Squib et Bates, j'adore!! Merci Miss pour ça!! | |
| | | Marine El Mago
Nombre de messages : 2804 Age : 35 Localisation : FRANCE Date d'inscription : 12/09/2005
| | | | Nanie Champion du monde
Nombre de messages : 940 Age : 38 Localisation : Perdue quelque part, entre ciel et terre.... Date d'inscription : 18/07/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 9:33 | |
| Ca y est, j'ai enfin pu lire!!!! On constatera qu'on est le matin.... J'ai adoré cette suite, parce que c'est Noel et que tu décris tellement bien les choses.... J'ai vu le sapin de mes propres yeux! J'adore Bates en papi gateau!!! Je sais pas pourquoi, mais ca colle... je le vois tres bien comme ca.... totalement gaga et fou de sa ptite fille!!!!!! Et puis, à qui elle pense Tanis??????? T'as le don de faire planer le mystere et de rendre les gens fous!!!! En plus, je trouve ca formidable que t'arrive a reprendre ta fic aussi vite et bien!!! Bravo!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je suis vraiment contente de t'en avoir parlé... si j'avais su.... je l'aurais fait plus tot!!!!! Enfin bref, j'adore autant que la premiere fois, j'espere qu'on aura la suite vite, même si c'est pas aujourd'hui!!! | |
| | | Subcity Admin
Nombre de messages : 3960 Age : 40 Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 11:32 | |
| merci beaucoup les petits gens pour vos commentaires ! Je vous livre la partie suivante, qui est probablement l'avant dernière, ou l'avant avant dernière ! Ils rentrèrent bien vite dans la maison où les attendaient un délicieux chocolat chaud plein de marshmallows, recette spéciale « Bates ». Squib soupçonnait qu’il y ai versé quelques gouttes de Stormburst, la boisson des champions. Mais le résultat était délicieux, presque aussi bon que le Nesquib. Ils étaient tous affalés dans le sofa, à l’exception de Tanis qui était allée faire un tour en ville pour acheter quelques produits manquants pour le repas du réveillon. La flambée leur réchauffait les pieds et le cacao leur réchauffait les mains. Une douce musique de Noël flottait dans l’air, provenant des enceintes savamment cachées entre les livres de la bibliothèque. Tous étaient silencieux, regardant les bûches se consumer dans l’âtre. La tête de Lily dodelinait dangereusement, la petite fille s’assoupissait progressivement, se laissant aller contre l’épaule de son grand-père. Squib aurait certainement fait de même si il n’avait pas eu peur de parler dans son sommeil et révéler ce qu’il pensait de l’ancien président. Quoi que jusque là, il l’avait trouvé sympathique… A voir si ça allait continuer. « Je crois qu’il est temps que j’aille la coucher un peu. Sinon elle dormira dans son assiette ce soir » Le président Bates se leva et pris la petite fille endormie dans ses bras, aussi délicatement que possible, comme si il s’agissait d’un bijou précieux. « J’en profiterai pour aller m’allonger un peu moi-même, c’est que je ne suis plus tout jeune, et si je veux tenir la route face aux jeunes ce soir, il me faut récupérer un peu » « Si tout le monde y va, j’y vais aussi moi ! » Squib se leva, n’attendant que ça depuis une vingtaine de minutes. Nate les regarda s’éloigner et se leva à son tour. Il se dirigea vers la bibliothèque et prit un livre qu’il avait entamé la fois précédente. « Seras-tu là ? » de Guillaume Musso. Ce n’était pas vraiment le genre de livres qu’il lisait habituellement, mais le titre était évocateur pour lui, ça avait suffit pour qu’il le commence. L’histoire d’un homme à qui on donne l’opportunité de repartir en arrière pour retrouver son bonheur perdu… Il aurait pu l’écrire en s’inspirant de sa propre vie. Cette fois, il s’assit dans l’un des fauteuils à oreillettes, craignant de s’assoupir dans le sofa trop confortable. Un bord de page pliée lui rendit le cours de sa lecture, dans laquelle il se plongea, comme à son habitude, seul moyen d’évasion qui s’avérait encore efficace. I do wanna stay, I do wanna stay I do wanna go I do wanna fight… anymore I do wanna stay, I do wanna stay But I do wanna leave I do wanna please… anymore And those nights kept turn into days And nothing ever seem to change And there is just that impossible way You have to make any breathing so strange So strange… La douce musique de Noël avait été remplacée par la chanson si évocatrice de The Immaculate Machine. No way out. Pas d’issue. Tanis tourna rageusement le bouton de la radio pour la faire taire. Elle était sortie pour échapper à tout ça. Pour échapper à la tension palpable dès qu’elle et Nate étaient dans la même pièce. Et voilà qu’une stupide chanson la ramenait brutalement à la réalité. Elle ne voyait effectivement pas d’issue. Elle devait être franche avec lui. Lui dire qu’elle le quittait définitivement. Joyeux Noël Chéri ! Je pars m’installer avec mon coach ! La même situation dans un film l’aurait certainement fait rire, mais pas là. Elle se détestait, elle s’en voulait de lui faire ça. De leur faire ça. Elle se gara devant la maison, sortit les sacs de provisions du coffre et se dirigea vers la porte. Elle inspira un grand coup, et entra. Mais à la place de l’effervescence à laquelle elle s’attendait, la maison était totalement silencieuse. Le bois crépitait dans la cheminée du salon, l’horloge de la salle à manger tintait doucement, indiquant qu’il était maintenant 16h. Le four exhalait une douce odeur de viande rôtie depuis la cuisine. Et là, assis de biais, lui tournant le dos, Nate, un éternel livre sous les yeux. Mais ce n’était pas le livre qu’il regardait. C’était elle. Avec une telle douleur, une telle attente dans le regard. Elle sut immédiatement que le moment était venu. Elle accrocha son manteau à la patère de l’entrée, posa ses sacs sur la table de la cuisine et retourna au salon. Nate s’était replongé dans sa lecture, mais le pli soucieux qui barrait son front témoignait de ses pensées. Tanis s’assit sur le bord du canapé et attendit silencieusement qu’il relève la tête. Mais il gardait les yeux obstinément baissés, comme un enfant boudeur. « Nate, est-ce qu’on peut parler ? » Ca y’est, c’était parti. Tanis sentait dans ses épaules autant de tension qu’avant de débuter un match. Nate soupira, ferma son livre et le posa sur ses genoux. Il plongea son regard dans celui de Tanis, un regard si dur qu’il frappa la jeune femme en plein visage aussi fort qu’un uppercut. Ce n’était pas de la haine qu’elle y lisait, mais de la lassitude, de la déception et du découragement. « C’est donc le moment que tu as choisi pour m’annoncer ce que tu es venu me dire. Je me demandais quand ça allait finir par arriver. Je m’attendais presque à avoir un petit mot accroché dans ma chaussette sur la cheminée demain matin. » Les hostilités étaient déclenchées. Tanis baissa les yeux sur ses mains, cherchant comment tourner ses phrases pour les rendre moins douloureuses. « Je ne sais pas vraiment comment te dire ça… » commença Tanis. « Tu t’en vas. » Quatre mots secs, émis avec froideur, avaient résumé toute la situation. « J’ai l’habitude Tanis, comme quoi, on peut se faire à tout. » Tanis avait d’abord cru qu’il avait compris. Mais non. Il croyait avoir à faire à l’un de ses nouveaux départs précipités. « Non. Enfin si. Je pars oui. Demain. Mais… je ne reviendrai pas. » Elle avait tout dit en une seule phrase, sorte de conclusion à une histoire depuis bien longtemps terminée. Mais Nate, abasourdi un instant par la nouvelle, semblait décidé à ouvrir un nouveau chapitre. J'adore couper à des moments stratégiques mdr. C'est surtout parce que ce que j'ai écrit après ne me plaît pas | |
| | | Nobody's_Perfect Admin
Nombre de messages : 3423 Age : 39 Localisation : Somewhere out there Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 12:00 | |
| J'adore, j'adore, j'adore, j'adore et euh ben...J'adore ! Je viens de tout relire du début, pour bien me mettre en condition, vu que je n'avais lu que la premiere partie, et y a de ca deja quelques mois ! :lol!: Vraiment j'adore ta façon d'écrire...Ton humour...La façon d'évoluer de Lily...Le côté tonton gateau de Squib...La relation Squib/Lily est vraiment trop mignonne. J'etais morte de rire au moment de la description sucre d'orge quand on apprend que Squib a la même bouche décorée que Lily ! Les gens m'ont regardé bizarre dans la salle informatique !! Et puis l'amitié Nate/Squib est vraiment très crédible je trouve ! Ils ont une relation fidèle à celle qu'ils pourraient avoir dans la série si c'etait d'avantage développé...Un mélange d'amitié sincère et de cassages respectifs ! :lol!: Enfin Tanis/Nate...C'est clair que tu as rendu le personnage de Tanis assez antipathique dans cette fic...J'ai hate de savoir comment les choses vont évoluer...J'imagine tout à fait Nate en papa poule, se sacrifiant pour que Tanis mène sa carrière comme elle l'entend... Bravo vraiment ! Cette fic est superbe et magnifiquement écrite. J'adore vraiment ton style ! Merci à Nanie qui t'as fait reprendre l'écriture de cette fic !!! Bien lui en a pris !!! Et sur ce moi j'vais a mon prochain cours ! Youpidou ! | |
| | | Nanie Champion du monde
Nombre de messages : 940 Age : 38 Localisation : Perdue quelque part, entre ciel et terre.... Date d'inscription : 18/07/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 13:17 | |
| Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !!!!!!!! Pourquoi t'as arreté là???? Bon, en fait, la réponse est dans ton message, mais c'était pour faire style.... Non sérieusement, j'adore toutjours autant!!! Je sais vraiment pas comment tu fais pour avoir autant d'inspiration et arriver à nous écrire une telle merveille en si peu de temps et apres une aussi longue période d'arret!!!!!!!! J'adore tes descriptions toujours tres réaliste, ton histoire en elle même, tes personnages!!! Comment ils évoluent et leur rélations entre eux.. J'adoooooooore... - Nobody's_Perfect a écrit:
- Merci à Nanie qui t'as fait reprendre l'écriture de cette fic !!! Bien lui en a pris !!!
je trouve aussi..... | |
| | | Marine El Mago
Nombre de messages : 2804 Age : 35 Localisation : FRANCE Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 18:37 | |
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| | | Mathilde Aloha Moderatrice
Nombre de messages : 2953 Age : 44 Localisation : Troisième étoile après le soleil... Date d'inscription : 13/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 19:49 | |
| J'adore trop ta fic petite madame!! Tanis est complètement antipathique et Nate complètement dépressif mais j'aime bien!! J'adore ton style... et puis, si tu veux écrire un peu vu que tu as l'air pleine d'inspiration, tu as plein de choses que tu pourrais continuer!! Tanis qui part avec son coach??? Gunny??? ça pourrait être Gunnerson le retour!! | |
| | | Squib_girl Joueur débutant
Nombre de messages : 587 Age : 32 Localisation : .*-*. wherever... but wit u .*-*. Date d'inscription : 27/07/2006
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mer 4 Oct - 22:29 | |
| Je viens de tout lire d'un coup, et je suis scotchée!!! Oh my God sérieux c'est magnifique j'en avais une boule dans la gorge, j'avais l'impression d'être les personnages et de ressentir ce qu'ils... eub bah ressantaient. :01 :01 :01 Un truc de fou, j'adore vraiment, Nate est trop génial, comme souvent, il a la tête sur les épaules, il veut ce qu'il y a de mieux pour sa fille, c'est trop beau. Tanis, quelle garce! Mais tellement bien écrit ça passe tout seul. La petite est tropchou, Squib est GENIAL sérieux il est trop excellent je l'aime, j'adore l'amitié Nate/Squib je les imagine trop comme ça, etpuis alorsle Nesquib, perso j'aimerais bien goûter... LOL Continue ce joyau c'est sublime !!! :guitarr: | |
| | | verslesetoiles Moderatrice vers l'infini et au dela...
Nombre de messages : 952 Age : 38 Localisation : St-glin-glin-des-meuh-meuh, Qc Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Jeu 5 Oct - 0:07 | |
| Je viens de tout lire en vrac et j'adore j'adhere comme dirait Yoda... Pauvre Nate!!! Et Squib.. l'est tout mignon avec Lily... Tanis... La suite! Le peuple veut la suite! | |
| | | Marine El Mago
Nombre de messages : 2804 Age : 35 Localisation : FRANCE Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Jeu 5 Oct - 0:35 | |
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| | | Subcity Admin
Nombre de messages : 3960 Age : 40 Date d'inscription : 10/09/2005
| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. Mar 10 Oct - 15:49 | |
| Allez, une petite partie qui fait pas avancer le schmilblick, mais c'est pour vous patienter pour le final :mdrr:C'est pas long mais c'est mieux que rien hein « Alors voilà, c’est tout, c’est fini. » Sa voix était étrangement calme. « En quelques mots tu te dédouanes complètement de ton devoir de mère, et tu laisses tomber pour aller vivre ta vie je ne sais où ! » « Nate… je… » balbutia Tanis. Mais Nate l’interrompit. « Non, toi laisse moi parler ! Ne te méprends pas, ce n’est pas pour moi que je m’attriste, en ce qui me concerne notre histoire est belle et bien finie depuis longtemps, je ne suis pas naïf. Mais là ce n’est pas une simple histoire d’amour qui se termine. Tu te rends compte de ce qui est en jeu ? Tu te préoccupes donc si peu de ta fille ? » La colère montait en lui, il ne se sentait plus la force de retenir tous ces reproches accumulés au fil des années. Mais en même temps, il sentait bien au fond de lui que tout n’était pas terminé. Parce qu’il ne voulait pas que ce soit terminé. Un découragement total s’abattit sur lui et lui serra la gorge. Il étouffait. Sans ajouter un mot de plus, il tourna le dos à Tanis et sortit de la maison, prenant au passage sa veste sur la patère. Tanis resta là, complètement désemparée. Une fois de plus, ils n’avaient pas été capables de communiquer. Il semblait que la seule chose qui les maintenait encore ensemble était leur fille. Et Tanis ne se sentait pas la force de l’éloigner de Nate. Elle ne pouvait plus vivre avec lui, elle ne l’avait jamais réellement fait d’ailleurs. Mais elle aimait sa fille, malgré tout ce que tout le monde semblait penser. Elle n’était pas la femme sans cœur que Nate, Squib et sans doute tous ceux qui connaissaient la situation semblaient voir en elle. Son cœur se déchirait à chaque séparation, mais le tennis avait également une grande place dans sa vie. Elle se disait souvent que si Lily était arrivée quelques années plus tard, les choses auraient été différentes. Elle aurait sûrement déjà accompli les plus belles années de sa carrière et elle aurait pu délaisser le circuit avec moins de regrets. Mais encore aujourd’hui elle avait tellement de choses à faire. De son côté Nate avait laissé de côté son rêve de devenir grand reporter pour vivre une vie bien plus monotone de journaliste dans une revue de presse locale. Elle savait qu’il travaillait sur un roman, bien qu’elle ne l’ait jamais vraiment questionné là-dessus. Leurs disputes se prêtaient rarement à ce genre de sujets. Tanis ne voyait pas d’issue. Elle se dirigea vers la cuisine, pensant que préparer le repas du réveillon l’aiderait à arrêter de penser. Une heure plus tard, un Squib encore somnolent et ébouriffé pénétra dans la cuisine à la recherche de quelque chose à grignoter. Quand il aperçut Tanis qui lui tournait le dos, il faillit faire demi-tour, mais se ravisa et se dirigea vers le frigo. « Nate n’est pas là ? » demanda-t-il sur le ton le plus aimable dont il était capable. Tanis leva la tête vers lui, surprise, elle ne l’avait pas entendu arriver. Elle avait les yeux rougis, et comme elle n’était pas en train d’éplucher des oignons, Squib en déduit qu’il était encore arrivé quelque chose. « Encore une conversation qui a tourné au pugilat ? » Il s’appuya sur l’évier au dessus duquel Tanis s’affairait à nettoyer des champignons. Tanis lâcha le couteau qu’elle tenait en main et qui vînt bruyamment percuter l’inox de l’évier. Elle se frotta les yeux et soupira. Elle ne pouvait retenir les sanglots qui l’assaillaient. « Je ne sais plus quoi faire Squib. Je… je n’en peux plus de cette situation » Des larmes coulaient sur son visage, ces larmes qu’elle se battait pour retenir à longueur de temps. Squib se retrouva désarmé face à cette Tanis qu’il ne connaissait pas. Face à la femme dure et autoritaire qu’il avait l’habitude de côtoyer, il aurait pu faire la liste de ce qu’il avait à lui reprocher sans qu’elle bouge un cil. Mais là, elle se montrait fragile et perdue. Il lui prit l’épaule et l’attira contre lui, seule réponse qu’il avait trouvé pour calmer ces sanglots. Tanis se blottit contre son épaule, secouée par le désespoir qui l’habitait. « Je sais bien que j’ai pris le parti de Nate dans cette histoire, mais ça ne veut pas dire que je te tourne le dos. C’est juste que je n’arrive pas à comprendre ta réaction Tanis. On ne sait jamais si tu restes ou si tu pars, tu souffles le chaud et le froid à longueur de temps. » Tanis s’écarta de lui, prit un torchon et s’essuya les yeux, comme pour effacer toute trace de son moment de faiblesse. « Tu devrais savoir mieux que personne ce que c’est que vivre sa passion Squib. Tu as longtemps vécu uniquement pour le tennis, comme moi je le fais actuellement. Tu sais ce que c’est que l’ivresse de la victoire, du défi. Tu n’as pas pu oublier. » « Oui, je le sais effectivement. Mais j’ai changé. J’ai découvert que dans la vie, il y a des choses plus importantes que ça. Bien sûr que j’ai toujours un frisson quand je prends ma raquette et que j’entre sur le court, que je me bats jusqu’à la limite de l’épuisement. Mais une fois sorti du court, tout ça me paraît bien dérisoire. La vraie vie, c’est ce que je partage au quotidien, c’est se lever le matin en ayant un autre but que de remporter un match. » Tanis était pensive, méditant les paroles de Squib. Et si il avait raison après tout ? Si tout ce en quoi elle avait cru n’était en fait qu’illusion, qu’elle vivait dans un monde superficiel et ignorait tout de la véritable existence, du véritable bonheur ? Elle remercia Squib et monta dans sa chambre pour réfléchir à tout ça, et à la marche à suivre désormais. | |
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| Sujet: Re: Ne lui parlez plus d'elle. | |
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| | | | Ne lui parlez plus d'elle. | |
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