A Movie Ending Script

Elle courrait. Ses pieds parcourait les sentiers gravelés automatiquement, ils semblaient être dotés d’une intelligence et d’un sens de l’orientation qui leur était propre. Leur contact avec le sol était léger et rapide, ne causant qu’un petit bruissement du gravier à peine perceptible. Ses bras se balançaient dans une cadence presque irréelle de chaque côté de son corps, ses poings fermement refermés sur eux-mêmes battaient l’air devant elle, suivant ses mouvement. Ses jointures étaient blanches et ses doigts crispés, sans qu’elle s’en aperçoivent, sous l’effet de la concentration. Les courts cheveux noirs de la jeune fille ramenés en queue de cheval tressautaient à chaque pas et semblaient voler derrière elle, animés d’une vie qui semblait leur être propre.

Megan courrait, tentant vainement d’extirper de sa pensées tout ce qui la tourmentait. Habituellement, courir la libérer de toutes pensées, bonnes ou mauvaises. Elle pouvait courir et courir pendant des kilomètres sans penser à rien. Le néant, le vide absolu. N’était-ce pas Bernard Werber qui disait : "Qu'y a-t-il de plus jouissif que de s'arrêter de penser ? Cesser enfin ce flot débordant d'idées plus ou moins utiles ou plus ou moins importantes.’’. Habituelle, elle y réussissait très bien.

Mais plus ces temps-ci.

Elle ralentit son rythme jusqu’à s’arrêter complètement, essoufflée. Elle aspira goulûment de longue gorgée d’air froide automnale en se penchant vers l’avant, les mains sur les hanches. Elle retira l’élastique qui retenait sa chevelure dans une peignure disciplinée et les ébouriffa légèrement, regardant autour d’elle. Elle était seule. Aucun autre élève de l’académie ne s’aventurait si loin dans leur footing.

Elle appréciait bien cette solitude provisoire, temporaire. Quitte à ne pas se vider l’esprit, elle pouvait néanmoins retirer la pensée des autres de la sienne. Elle s’assit dans l’herbe, prêt du ruisseau qui menait vers le lac et la plage qu’ils connaissaient tous si bien. Adena lui avait demandé quelques jours auparavant ce qu’elle pouvait bien faire pendant ses aussi longues escapades de course. Megan évitait toujours le sujet en lui disant qu’elle s’entraînait en vue de son entrée chez les pros d’ici quelques mois. L’entraînement, échappatoire ultime.

Megan sursauta en sentant son portable, qu’elle avait accroché à son short, vibré contre sa hanche. Elle l’ouvrit mollement pour y lire un message texte : ‘’ Hola mon amour, j’espère que tu vas bien, je t’appelles ce soir. Milles Biso…’’ Clac. Elle avait refermé rapidement le portable sans en lire la fin. Elle savait ce que le message disait, elle en recevait des tonnes de semblables par semaines… Des mots doux, des petits bonjours, des messages attentionnés. Le genre de message que toutes les filles se languiraient de recevoir, surtout de la part d’un jeune joueur de tennis récemment passé professionnel s’entraînant désormais à Montréal comme Sébastien Dubé.

… mais depuis quelques temps, quelque chose clochait. Et malgré avoir retourné la situation des milliers de fois dans sa tête, pendant ses courses quotidiennes, dans son lit le soir alors qu’Adena la croyait endormi, en fixant son bol de céréales multi-grains le matin, pendant le cours de Mademoiselle Whiley, elle n’arrivait pas à trouver aucune réponse qui arriverait à convaincre Adena, Cody, Tanis ou Cassidy, et encore moins elle-même.
Elle avait le petit ami le plus adorable du monde, une des places les plus convoitées dans le groupe A de l’académie de tennis Cascadia, elle était adoré des élèves, autant des professeurs. Que pouvait-elle désirer de plus?

Elle n’était même pas capable de le formuler avec une cohérence quelconque. Aux réponses d’Adena, suspecte, lui demandant : ‘’Ça va? Qu’est-ce que tu as?’’, elle ne pouvait que répondre : ‘’Rien…’’.

Et c’est ce qui la troublait encore plus.

Jadore ta fic " vers les étoiles " ( mdr! ) et ce passage là est super bien décrit:

Elle aspira goulûment de longue gorgée d’air froide automnale en se penchant vers l’avant, les mains sur les hanches. Elle retira l’élastique qui retenait sa chevelure dans une peignure disciplinée et les ébouriffa légèrement

Continu j'ai hate d'avoir la suite car tu écrit vraiment trés bien c'est juste magnifique! BRAVO BRAVO!!!!

Et moi ça faisait très longtemps que je n'avais pas lu de fics, comme ça on est presque pareil. En tout rien de mieux que ça pour reprendre, j'adore le début, on se laisse emporter tout doucement, j'avais la chaleur et je sentais presque le goudron sous mes pas...

Continue

Petite suite sur le coup de l'inspiration.


J'espère que vous apprécierai!

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Trame sonore : Tragedy Bond – The Bravery

Megan était penché sur un livre de mathématiques où les fonctions quadratiques dansaient sous ses yeux. Les courbes des différents graphiques semblaient former une étrange valse… Où était-ce des pas de salsa? Un tango enflammé? Non. C’était plutôt le genre de danse sans aucune coordination que fait la foule déchaînée aux premiers rangs d’un concert rock. Megan balança son crayon sur ses feuilles maculés d’équations et s’affala sur sa chaise. Impossible de se concentrer.

Elle rangea ses livres et crayons dans son sac en soupirant avant de se diriger vers la chambre qu’elle partageait avec Adena. En poussant la porte et en pénétrant dans leur chambre éclairée, elle vit tout de suite Adena qui se pavanait devant le miroir, tentant de décider quelle robe portée afin d’impressionner Jesse.

‘’Salut Megan!!’’
-…’lut.
-Woah, tu dois être terriblement occupée pour te mettre à sauver du temps en coupant dans les syllabes des mots d’usage courrants!! Rigola la jeune fille bouclée.
-Oh… Désolé, Dena. J’suis un peu absente aujourd’hui, soupira Megan.
-Tu vas bien? Demanda Adena, tournant la tête vers sa meilleure amie, un sourcil froncé et le regard inquisiteur.
-Oui, oui… Je sais pas, manque de sommeil surement. Le stress des examens. Tu sais se que sait.
-Moi, stressée, tu rigoles! S’esclaffa Adena, arrachant un sourire à Megan. Ah voilà, j’aime beaucoup mieux te voir sourire!, alors que le visage de Dena montrait qu’elle était maintenant rassurée.

Elle se retourna vers le miroir et alors qu’elle mettait sa robe orange devant elle afin de voir l’effet produit, elle lança : «Au fait, tu as du courrier de Sébastien sur la table ».

Le regard de Megan suivit le coup de tête d’Adena vers la table basse près de la porte et fixa l’enveloppe blanche quelques secondes. Megan se leva, attrapa sa veste noir et l’enfila.

« Tu sors? Tu lis pas la lettre? »
-Plus tard.
-Meg, tu es sure que tu vas bien?
-Oui, oui… ne t’en fais. Dis Megan en sortant de la chambre en refermant la porte tout doucement.
-Ouais, c’est ça.. Tu vas bien et moi je suis la reine d’Angleterre… marmonna Adena en jetant la robe orange sur son lit.

* * *

Megan marchait dans les couloirs déserts de Cascadia. Tout le monde devait être à l’entraînement, à un cours, ou a l’Open. Elle aurait été aussi à un de ces trois endroits si elle n’avait eu autant envie de fuir, de s’isoler. Car elle voulait plus que tout mettre ses pensées en ordre, pensées qui semblaient voler comme bon leur semblaient dans sa tête, et s’entremêlées au fil des propos des gens qui voulaient à tout prix ‘’qu’est-ce qui n’allait pas’’. Le truc, c’est qu’elle même n’en avait aucune idée. Que pouvait-elle donc leur répondre!?

Megan poussa doucement la porte menant au court désaffecté et jeta un coup d’œil rapide. Personne. Elle soupira de soulagement.

Elle avança à petits pas feutrés sur le court et alla s’asseoir contre un poteau du filet, où elle appuya sa tête quelques instants en regardant vers le ciel. Elle sortit ce petit cahier rose et violet qu’Adena lui avait offert l’an dernier pour son anniversaire ainsi qu’un stylo-bille.

Paraissait qu’écrire aidait à remettre les idées en ordre. C’était le moment où jamais de vérifier cette théorie pseudo-psychologique.

25 septembre 2007

Je ne peux qu’écrire. Dire ce que je voudrais dire m’est impossible, je crois.

Parce que bon, le tout sortirait de ma bouche d’une façon assez représentative à l’état de mes pensées dans mon esprit : un énorme fouillis incompréhensible et emmêlé. Il serait impossible à quiconque de comprendre une seule phrases incohérentes de mes propos.

Il est parfait. Il est sérieusement parfait. Il est à tomber, un sourire de dieu, des cheuveux parfaits, des dents parfaites, un corps parfait, des oreilles parfaites,etc etc etc. Il EST la perfection.
Il est talentueux, il est passé professionnel il y a quelques mois. Il est intelligent et adoré de tout le monde ,y compris toutes mes amies et amis. Même mes parents l’adorent et ne jurent que par et pour lui.

Et en plus, il me veut moi. MOI. Moi, Megan O’Connor. Sébastien Dubé veut être avec MOI.

Alors, pourquoi?!?

Pourquoi!?!?

Pourquoi je… pourquoi je ne … pourquoi je ne l’aime plus autant qu’avant?

S’il me battait, je comprendrais. S’il était le dernier des idiots, ça aussi je comprendrait. Mais c’est Sébastien. Et Sébastien est PARFAIT.

… comment on cesse d’aimer quelqu’un de parfait?!? Il faut être complètement folle!!!

Suis-je folle?!?


Megan leva les yeux du cahier et tenta de contrôler sa lèvre inférieure qui tremblait dangereusement. Elle essuya l’humidité au coin de son œil droit et repris son crayon.

Toutes les filles me disent que ce n’est qu’une mauvaise phase. Que ça passera. Que c’est normal de douter après plusieurs mois de relation, on se remet en doute, et tout et tout.

Est-ce qu’on doit attendre longtemps, que ça passe? Est-ce normal d’attendre si longtemps que ça passe?

Megan reniflait au dessus du cahier, prenant de grandes respirations, les doigts crispés sur son crayon.

…et si ça ne passait pas?

Megan ferma le cahier dans un claquement, posa le crayon par terre tout en appuyant sa tête contre le poteau derrière elle et laissa glisser les larmes qui débordaient désormais de ses yeux bruns.

Pauvre Megan... Je ne sais pas ce que tu lui réserves mais j'attend la suite pour le savoir ^^

Je comprends mieux le "partiellement/beaucoup autobiographique" du début. C'est peut être justement parce que je sais un peu ce qu'il y a derrière cette fic qu'elle me touche autant...

Je la trouve magnifiquement écrite, j'adore la façon dont tu exprimes le trouble dans lequel se retrouve Megan...Ce trouble de ressentir que les choses ne sont pas simples, que les sentiments ont évolué sans qu'on n'ait aucun controle la dessus...

La description du tout début est tout simplement splendide, c'est ce que j'adore dans toutes tes fics, peut être cette petite façon de parler quebecoise qui se glisse dans tes tournures de phrase, qui fait que pour dire quelque chose tu le fais d'une façon différente de celle que j'aurai moi utilisée, je sais pas...Toujours est il que tes mots sont justes, précis, ressentis, et je reprendrais l'expression de Bast, moi aussi en lisant ces quelques lignes, " je ressentais presque le goudron sous mes pas"

Continue vite ce nouveau ptit chef d'oeuvre, j'ai hâte d'en lire la suite