[[ __ BouLeVaRD oF BRoKeN DReaMS __ ]]

Bon je sais que j'ai déjà une fic en cours, mais voilà!
J'ai retrouvé celle-là en fouillant dans mes dossiers, et elle m'a inspiré!
Alors je la poste, sans savoir vraiment ce que ça va donner.
Bon le titre est un peu volé (merci Green Day)
Mais il collait bien avec l'idée que je me faisais

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Boulevard Of Broken Dreams



Souvent lorsqu'on commence une nouvelle ère ou qu'on arrive dans un nouvel endroit, on se dit que ce sera long, parfois c'est dur et on a envie de tout plaquer, mais on reste, attendant de voir ce qui nous attend. Et avant même de nous en rendre compte, c'est la fin! Il faut quitter ce lieu ou on a tant vécu et tant partager. Certains voient déjà leur avenir s'étirer devant eux, d'autres ont déjà des regrets... Mais peu importe leurs noms, leur passé ou leur futur, en ce week-end de juin, leur unique envie était de ne former plus qu'un...


Sunny passa sa main sur son épaule dénudée, réchauffée par le soleil. Encore un magnifique jour de juin s'écoulait sur Cascadia : des éclats de rire retentissaient un peu partout, bercés par le chant des oiseaux qui voletaient dans le ciel uniformément bleu. Une sonnerie prolongée retentie, rendant leur liberté aux élèves Seniors qui purent enfin sortir de leurs salles de cours à la chaleur étouffante.
Sunny ôta ses sandales d'un mouvement et glissa doucement ses orteils dans l'eau fraîche du lac. Ses doigts s'enfonçaient dans le sable, ses yeux se fermaient. Malgré cet instant de calme et de bien-être, Sunny se refusait le droit d'être heureuse. L'idée même d'entrevoir cette pleinitude qu'elle aurait pu ressenti lui était insupportable : jamais elle n'aurait la force de voir ce sentiment de bonheur être vulgairement piétiner par les inévitables farces vicieuses du temps. De légères vagues venaient clapoter sur ses petits pieds blancs. Elle ramena ses genoux vers elle et posa sa tête dessus, se laissant emporter par la mélodie du vent. Un rêve de liberté grandissait en elle, elle le sentait évoluer progressivement dans le creux de son ventre, comme un bébé. Chaque jour il prenait plus de forces, plus d'intensité, son regard voyageait toujours un plus loin, son esprit découvrait de nouveaux horizons, mêmes ses rêves se modifiaient, la projetait dans un avenir si ridiculement proche, et pourtant si inaccessible. Parfois elle marchait sur un nuage, lorsqu'elle avait de la chance, il y avait des fleurs qui bordait son chemin laiteux et un doux parfum de caramel flottant dans l'air. Son imagination débordait, cherchant à quoi pouvait ressembler la vie en dehors des murs de Cascadia, vie qu'allait bientôt découvrir ses amis. Sunny cherchait, toujours elle cherchait. Il était impossible pour elle de savoir à quoi ressemblait ce monde, si large et si fascinant, en dehors du tennis. Alors toujours, elle retournait sur ce nuage où elle voyageait à l'aveuglette.
-Laisse-moi deviner. Jeu, set et match Capaduca!
-Nan pas aujourd'hui.
Rick sourit. Il posa un baiser sur la joue de Sunny et s'allongea à ses côtés avant de désigner un nuage de son index.
-C'est celui-ci que t'explorais avant que j'arrive?
-Comment t'as deviné?
-C'est celui que j'aurais choisi, moi aussi.
-Tu as des bons goûts.
-Réciproquement, ma belle...
Il leva le bras et glissa ses longs doigts dans les cheveux fins de Sunny qui frissonna. Elle avait pourtant l'habitude, il s'agissait d'un rituel, lorsqu'il sentait qu'elle n'allait pas très bien, ce geste venait instinctivement. Et Sunny avait toujours un léger frisson, se demandant comment il réussissait à déceler ses sentiments les plus enfouis. Le fait qu'il lise ainsi en elle était à la fois rageant et rassurant. Elle posa son visage sur son ventre, fermant les yeux sous l'emprise de ses caresse qui lui massaient agréablement la tête.
-Tu crois qu'on a tous un avenir prédéfini? chuchota Sunny.
Rick ne comptait plus le nombre de fois où elle lui avait posé cette question. De même, il répondit inlassablament :
-Oui c'est certain. On ne peut rien y changer, et de toute manière, pourquoi vouloir changer quelque chose qu'on ne connaît pas?
-Oui, pourquoi...
Rick cessa ses caresses. Après ces si nombreuses fois où ils avaient prononcé ces deux phrases ensemble, Sunny n'avait jamais rien ajouté. Ce "oui pourquoi" était lourd de sens, d'un sens inconnu, la réponse de Rick ne lui suffisait plus, comme tant de choses ces temps-ci.
-Pourquoi? demanda Rick.
Leur conversation était un peu confuse, ils n'étaient pas sûrs qu'elle ait un sens véritable. Mais pour Sunny, c'était plus important que tout.
-Tout n'est qu'une histoire de hasard, notre vie entière repose sur un pur et simple hasard, il suffit d'avoir la bonne pioche dès la naissance. En réalité, on ne contrôle rien! J'aurais pu choisir... de naître trois ans plus tôt. Je ne sais même ce que je vais devenir après que...
Sa voix se ferma en même temps que ses yeux. Elle emprisonna ses larmes sous ses paupière closes tout en tordant en tout sens un coin du T-shirt de Rick. Celui-ci était opprimé par la fatigue. Il venait à peine de terminer ses examens sous le regard perçant de mademoiselle Willey, son cerveau était encore vaguement concentré sur sa copie d'histoire. Impossible de se souvenir des dates des Croisades.
Sunny roula doucement sur le ventre pour se retrouver face à lui. Rick prit alors le petit lapin en peluche qui dépassait de la poche de Sunny et posa le visage de l'animal contre le nez de la jeune fille. Celle-ci loucha un instant dessus.
-Sun-Sun, ne sous-estime pas le pouvoir du destin. Après tout, ce lapin crasseux et passablement... défrapichi, est bien la preuve qu'on peut s'attacher à certaines choses, ou certaines personnes, sans pour autant les perdre lorsqu'ils dévient de chemin ou - il lança un regard desespéré à la peluche - d'apparence.
Elle n'en pouvait plus. Abandonnant toute lutte, le rire et les larmes éclatèrent ensemble...

And I feel like I'm living the worst day, over and over again
I feel like the summer is leaving again
I feel like I'm living the worst day, it feels like your gone
And every day is the worst day ever
Si l'on remontait à lointain jour où Cody avait pris ses premières photos, elle pensait pouvoir affirmer sans se tromper que, malgré ses nombreux clichés ratés, chaque pellicule renfermait quelques réussites. Aussi loin que remontait sa mémoire - son plus ancien souvenir remontant au jour où elle n'avait plus eu besoin de couche - elle avait toujours achevé ses déveveloppements plus ou moins satisfaite, même s'il n'était question que de deux ou trois prises. Et comme le lui avait appris Mlle Willey : à chaque règle son exception.
"Faute de photos, j'aurais au moins réussi mon examen, pensa-t-elle amèrement, je vais faire comme si ça devait être la satisfaction de ma journée". Tout de même, quelle chance d'avoir le sujet des Croisades, sans doute celui qu'elle maîtrisait le plus parmi l'interminable programme d'histoire de l'année qui s'achevait. Cody inspira une grande bouffée de l'air frais et léger de la chambre noire, consciente de son privilège : c'était si bon de fuir la chaleur extérieure. Tandis qu'elle épinglait ses photos sur la ficelle surplombant sa table, elle sentit un élan de gratitude émaner d'elle-même tant il était rassurant de pouvoir compter sur les paroles de Pierre Bouvier pour illustrer ses émotions.
Doucement, comme la caresse d'une plume, deux paumes chaudes vinrent flatter chaque côtés de sa taille. Incontrôlables, ses lèvres s'étirèrent en un sourire plein de sérénité sous l'emprise de ses caresses qui la faisaient frémir.
-Simple Plan et leur Worst Day... chuchota-t-il inutilement, tu te sens d'humeur rebelle?
-Plus ou moins.
Elle abandonna son papier glacé, ses mains finissant leur course sur les siennes, gardant tout de même un oeil critique sur ses photos. Il posa un unique baiser sur sa nuque fraîche, parsemée de petits cheveux flamboyants qui lui chatouillèrent le nez.
-Magnifique...
-Tu trouves? lui demanda-t-elle en haussant les sourcils d'un air plus que sceptique.
-Je ne parlais pas des photos...
En un instant, ils se retrouvèrent face à face, lèvres soudées, doigts entremêlés. Chaque jour qui passait, Cody s'étonnait de se sentir si bien en sa présence, jamais elle n'avait pensé qu'un garçon lui ferait cet effet-là. Il fallait préciser que sa dernière et seule expérience lui avait légué plus d'amerturme que de bons souvenirs. Quant à lui, il avait encore du mal à croire à ce soudain tournant dans sa vie : qui aurait pu croire deux ans plus tôt que Rick Geddes finirait son séjour à Cascadia dans le groupe A et au creux des bras de celle qui l'avait obsédé? Mais comme le dit la célèbre expression, mieux vaut tard que jamais. Rick pouvait désormais savourer ses victoires sur le court et ses instans avec celle qu'il aimait. Au départ, Cody elle-même n'avait pas cru cela possible, mais au fil du temps, elle avait réalisé que celui qu'elle cherchait c'était en réalité toujours trouvé là, devant elle, à portée de main.
Avidement, elle huma le délicieux parfum émanant des fibres de son T-shirt. Mais une rapide analyse lui fit comprendre qu'il ne s'agissait là pas de son odeur. Rick avait en effet connu une époque où ses goûts s'étaient révélés pour le moins originaux mais Cody savait que jamais il n'aurait porté cela : un mélange de vanille et d'arômes sucrés... Une odeur que Cody retrouvait sur lui un peu trop souvent à son goût ces temps-ci.
-Tu as vu Sunny?
Elle avait tenté de ne pas faire paraître de reproche dans sa voix mais se demandait si elle y était vraiment parvenu. Quoi que, il y aurait de quoi! S'il devait émaner de lui un parfum féminin, ce devait être le sien.
-Elle ne va pas très bien en ce moment, dit-il comme pour se justifier.
-Tu veux dire depuis que vous êtes amis et qu'elle te colle aux baskets?
-Cody...
Il soupira, fatigué d'entretenir perpétuellement la même conversation. Comme s'il n'avait pas assez de place dans sa vie pour ses amis et pour Cody.
-Tous ce temps où elle n'a fait que nous snober, tous autant que nous sommes, fit remarquer Cody avec raison, et maintenant elle accapare la plupart de ton temps.
Soucieux d'attiser sa colère, Rick préféra ne pas préciser qu'il lui accordait ce temps bien volontiers.
-Tu n'as pas à te sentir redevable parce que c'est elle qui t'as entraîné l'an dernier.
-OK stop! Temps mort! Je n'ai pas envie de me disputer avec toi aujourd'hui.
Une vague de culpabilité s'insinua en elle comme un venin. Elle savait qu'elle créait des disputes pour des broutilles, mais elle ne supportait pas de voir cette fille accrochée à son petit ami en permanence comme à une bouée de sauvetage. Car Rick pourrait bien lui dire ce qu'il souhaitait, elle ne parvenait à croire que la petite peste que Sunny avait été se soit tout à coup transformé en adorable jeune fille, au caractère doux et sensible.
-Cody!
Un appel étouffé suivi de toussotements venait de résonner dans le couloir. Soudain alertée, l'intéressée se précipita sur le porte et se dirigea en vitesse dans la chambre de son père, suivie de près par Rick.
-Papa... qu'est-ce qui se passe? Reste couché, tu vas te fatiguer.
D'un geste qu'elle essayait de rendre plus assuré chaque jour, Cody rajusta fébrilement l'oreiller de son père puis l'aida à se rallonger sous le drap de coton.
-Bonjour Dr Myers!
Rick fit un signe de main en sa direction, le visage grave devant l'état piteux et maladif du père de Cody. Et c'est certainement à ce moment-là qu'il aurait dû réaliser qu'elle aussi avait beaucoup plus besoin de lui qu'il ne le pensait.

j'aime beaucoup ta nouvelle fic! Le couple est bien imaginé!
Et la relation Rick/Sunny mignone.. mais je sens que tout ça va tourner au vinaigre! mdr
Vite la suite!

J'adore toujours ta façon de décrire les scènes, on s'y croirait presque tellement c'est bien décrit.

J'aime la relation Cody/Rick, et celle de Sunny/Rick.

Continue comme ça !

Voilà une petite suite où il ne se passe pas grand chose, mais comme on dit, c'est pour préparer à de nouveaux évènements...
Bon on ne dit pas ça mais c'est juste pour me justifier



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-Allez, s'il te plaît Cody! C'est peut-être notre dernière occasion de rigoler un peu avant de quitter Cascadia!
-Tu veux plutôt dire notre dernière occasion de nous attirer des ennuis.
-Mais non, gémit-il. Il n'y aucun risque c'est parfaitement organisé, tout ce qu'on aura à faire c'est prendre du bon temps.
-Je ne sais pas Squib...
Des dizaines de voix différentes se mêlaient dans la cafétaria bondée pour l'heure du dîner. L'agressivité des néons se reflétait sur le bord des assiettes pleines tandis qu'élèves et membres du personnels s'activaient à leur tâche : remplir les plateaux déjeuners ou prendre bien soin de les vider. Cody enroula gracieusement ses spaghettis autour des dents de sa fourchette avant de les engloutir. Malgré les plats insipides servis à Cascadia, ceci dans l'intérêt du bien-être et de l'équilibre des jeunes bien entendu, elle se surprenait à apprécier ses repas ces temps derniers. Peut-être avait-elle réalisé que, en dépit du piteux résultat, certaines personnes se donnaient du mal pour assouvir leur appétit vorace. Ou peut-être était-ce tout simplement le fait qu'il s'agisse ici de ces derniers dîners à Cascadia qui la faisait apprécier ces saveurs inexistantes... Comment savoir?
-Le timing sera parfait, insista Squib. Le couvre-feu est à 22h30, il est de notoriété publique que Bates s'endort bien avant cela. A 23h, sortie des chambres, en général le gardien est déjà passé chez les Seniors. Rendez-vous devant les grilles, Rick connaît le code de sortie par coeur, il faut bien que tout ce temps à lécher les bottes de notre cher Président nous soit utile, et en cas de besoin on débranche l'alarme. Le réveil sonne pour 6h mais je crois que les rondes matinales commencent une demi-heure avant. Nous n'avons qu'à être sûrs d'être rentrés pour 5h et le tour est joué!
Elle ne put retenir un sourire devant son excitation débordante : lorsqu'il s'agissait de violer le règlement, Squib savait faire preuve d'une extrême intelligence. Quel gâchis qu'il l'utilise à ces fins... Il parut motivé par son expression car ses yeux avaient pris comme une lueur de triomphe.
-Tu as vraiment envie d'envenimer nos dossiers?
-Arrête Cody, c'est la fin de l'année, la fin d'une ère! Bates comprend très bien que nous ayons envie de rire un peu. A moins que ce bougre n'ait jamais été jeune.
-Je rêve ou tu viens de prononcer le mot "bougre" à bon escient?
Elle aurait pu éclater de rire devant l'expression déconfite de Squib, elle aurait pu lui tapoter gentiement le bras et poursuivre la conversation. Mais elle estima préférable de ne pas ouvrir la bouche, redoutant que l'amertume formée dans sa gorge ne remonte dangereusement, ce qui - elle en était consciente - aurait pu engendrer des paroles très regrettables. Si seulement son regard pouvait coopérer un peu et se poser ailleurs! Mais trop tard, ses yeux étaient désormais focalisés sur la silhouette de Rick qui suivait Sunny à tavers la cafétaria à la recherche d'une table libre. Machinalement, elle se mordit le bout de la langue, comme pour s'encourager à garder son calme : après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle les voyait ensemble... alors pourquoi cela l'énervait-elle toujours autant?
-Aloha tigresse, SOS jalousie?
Elle aurait volontiers précisé à Squib qu'elle n'avait pas vraiment besoin d'ironie à cet instant mais elle réalisa qu'il n'avait pas tort : évidemment qu'elle était jalouse, qui ne le serait pas dans pareille situation? Cody était tout à fait d'accord avec le fait que Rick ne soit pas sa propriété et qu'il agisse comme bon lui semblait avec les personnes qu'il souhaitait, mais tout de même... avait-il réellement besoin de passer sa VIE avec elle?
-Tu sais que je commence à me demander si tu n'aurais pas des instincts meurtriers parfois... lui dit Squib le plus sérieusement du monde.
-Nan mais regarde-les! Est-ce qu'elle se rend seulement compte que c'est moi sa petite amie?
-Les filles... soupira Squib.
-Fais le tour de la salle et demande à tout le monde qui sort avec Rick, persista-t-elle, ils te regarderont tous d'un air bête avant de lâcher comme une évidence "Bah... Sunny"...
Ses grands yeux bleus lancèrent de formidables éclairs avant de revenir à ses pâtes sans goût et sans couleur, "un peu comme sa personnalité" pensa-t-elle, mesquine. Désormais, son seul but semblait de détruire au maximum le fond de son assiette, à grand renfort de coups de couteaux acharnés.
-Cody, tu t'en fous de ce que pensent les autres. Rick sait très bien ce qu'il a à faire, l'important c'est la façon dont il se comporte avec toi. Le retse ne devrait pas compter.
-Tu es tellement bien placé pour me faire la moral, toi qui lâche une larme dès qu'un de tes services minables n'est pas assez applaudi.
Ce fut comme si elle avait ouvert une chambre à gaz : Squib se dégonfla instantanément sous ses yeux, reportant son attention sur la fascinante consistance de son yaourt à la cerise. Instantanément, le visage de Cody se teinta d'une couleur à rendre jaloux ses cheveux flamboyants. Est-ce que quelqu'un pourrait lui expliquer pourquoi, lorsqu'on allait mal, la seule solution que l'on trouvait c'était d'aller encore plus mal? Squib était le seul qui ait une capacité émotionnelle asez solide pour supporter ses jérémiades ou l'écouter narrer ses problèmes, essayant de la convaincre que le ciel ne lui tombait pas la tête, et surtout, il était le seul qui ne la prenne pas encore pour une folle. Alors pourquoi lorsqu'elle réussissait à trouver un allié aussi adorable, attentionné et aussi apte à l'aimer quand même malgré ses insupportables défauts devait-elle à tout prix le pousser à bout sans aucune raison?
-Squib... désolée je ne voulais pas... je ne le pensais...
-Ca va Cody... tu as raison de toute façon...
Il récupéra calmement son plateau, un peu trop calmement même, cela ne présageait rien de bon. Ses pas le menèrent à la sortie de la cafétaria, comme un pantin articulé à qui l'on aurait dicté son chemin, et c'est à peu près à ce moment-là que Rick remarqua la présence de Cody... lorsqu'elle administra un coup de poing rageur à l'innocente surface lisse et glacée de la table. Des visages se retournèrent vers elle comme si elle venait de faire un numéro de cirque sur sa chaise : ne connaissaient-ils donc pas les accès de colère?
D'un geste furieux, elle s'empara de son plateau repas, bien décidée à sortir d'ici le plus vite possible et passer les prochains jours seule dans sa chambre à déverser librement ses hurlements contre le monde entier... et en particulier contre elle-même.
-Cody!
-Quoi !?
Rick eut un mouvement de recul devant l'agressivité de sa voix. Apparemment, il avait conscience que ce n'était pas vraiment le moment de la contrarier. Pendant qu'il pesait le pour et le contre de ses deux options - chercher la discussion ou prendre les jambes à son cou - Cody baissa la tête et se masse les temps à deux mains d'un air las. La paume de sa main vint masser son front et l'arète de son nez comme si ses idées avaient pu se clarifier à ce simple contact.
-Excuse-moi, je ne voulais pas paraître... aussi méchante.
-Quelque chose ne va pas? lui demanda-t-il, encore sur ses gardes.
"Tu vois la blonde asise à ta table..."
-Rien d'affolant j'ai eu... un petit désaccord avec Squib.
Leur attitude si fuyante l'un envers l'autre lui donnait presque la nausée. Et dire que quelques heures plus tôt ils échangeaient un tendre instant de complicité dans l'ambiance tamisée de la chambre noire... Cela lui paraissait déjà à des années lumières.
-On peut se voir ce soir? demanda-t-il avec prudence.
-Désolé d'interrompre votre charmant discours Mr Geddes, l'interrompit la voix stricte du Président Bates, mais je tiens à vous préciser tout d'abord que les ballades nocturnes sont formellement interdites dans l'enceinte de mon établissement. Je pense que vous êtes le meixu placé pour savoir cela... Bien, continua-t-il après un instant de silence, ceci étant dit, je vous attend dès la fin de votre repas dans mon bureau, même si cela devait contrarier vos projets de ce soir. Et Mlle Myers, je vous serais gré de calmer vos ardeurs lorsque vous êtes à table et de respecter le matériel mis à votre disposition.
Après avoir soigneusement ponctué sa tirade d'un roulement de sourcils douteux, Bates sortit de la cafétaria, laissant le jeune couple face à face. Une petite escapade chez le Tout Puissant n'enchantait guère Rick, en particulier si celui-ci s'apprêtait à lui rappeler le règlement qu'il avait appris par coeur dès ses premiers jours à Cascadia. Et même si son passé de lèche-botte excentrique semblait désormais bien lointain pour Rick, il savait que le Président voyait toujours en lui le garçon modèle qu'il avait pu être. C'était un tel déchirement pour Bates d'avoir à choisir entre le fidèle allié que Rick avait été et le roi de la raquette qu'il était devenu...
-Je serais près du lac, tu n'as qu'à me rejoindre.
Sur ces mots, Cody tourna les talons et choisit son pas le plus rapide pour quitter la pièce, se torturant l'esprit pour tenter de connaître la raison de cette convocation.

Merci, mirci ^^
Bon hier soir panne d'internet, mais voyons le côté positif des choses
Ca m'a permis de me consacrer à ma fic.
Donc voilà mon lâché de mots de la veille...
En d'autres termes, la suite.

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La lune était apparue, telle un cercle régulier de fumée blanchâtre, tâchant gracieusement le bandeau rosé ornant le ciel. Ce n'était plus qu'une question de minutes avant de voir apparaître la brillance céleste des étoiles qui parsèmeraient bientôt le rideau orangé, splendide vestige de la tombée du jour. Le coucher du soleil s'étendait comme un croissant lumineux, surplombant l'horizon, les rayons perdant de leur éclat à chaque seconde. Un cri de joie, éphémère mais vif, résonna dans le crépuscule enveloppant le parc Cascadien. L'écho se répercuta, accompagnant les pas précipités et excités de Rick sur le gravier, son ombre se déplaçant à grandes enjambées en contrejour.
- Ma vie est géniaaaaaaale !!!
Une tignasse rousse émergea dans son champ de vision, ses pointes volant au rythme du vent et encadrant un joli visage empreint d'incertitude. Instantanément, il accéléra le pas, se préciciptant sans vergogne dans sa direction : peut-être était-ce seulement dû au bien-être qu'il ressentait, mais jamais il ne l'avait trouvé aussi belle qu'à cet instant, sa silhouette menue se dessinant sur les bords du lac et ses pieds nus enfouis sous une masse de sable foncé.
-Rick?
Cody fronça les sourcils sous l'effet de surprise. Visiblement l'entretien s'était plutôt bien déroulé, à juger par son cri d'émerveillement devant la beauté de son existence. Elle fit deux pas vers l'avant, mais Rick galopait, tel un étalon sauvage, et avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquiscer le moindre geste ou le moindre mot, deux bras puissants s'emparaient d'elle. Ses pieds décollèrent du sol et elle eut à peine le temps de s'aggriper aux épaules de Rick qu'elle se sentit tournoyer dans l'air quasi nocturne. Pour la seconde fois, Rick poussa un cri de joie, plus long cette fois-ci, qui se mêla au hurlement de surprise de Cody et s'envola à travers le dégradé de couleur qu'affichait le ciel. Ce n'est que lorsque ses baskets retrouvèrent enfin la terre ferme que Cody reprit l'usage de la parole.
-Whao, qu'est-ce qu'il se passe? demanda-t-elle hâtivement, souriant devant son air ravi et son excitation débordante.
-Cody... tu ne peux pas imaginer... C'était inespéré, réussit-il à articuler entre deux éclats de rires incontrôlables.
-Que t'as dit Bates?
-Je, je... je n'arrive pas à y croire qu'ils m'aient choisi!
-Choisi? Choisi pour quoi? Rick, dis-moi, s'il te plaît!
-Cody, le tournoi junior! J'ai été sélectionné pour le tournoi de cet été, je pars en France dans quelques jours! Il n'y a qu'un joueur choisi par académie et c'est moi qu'ils ont pris!!!
Cody resta bouche bée devant l'information, ne sachant quoi dire pour se manifester. Elle avait peine à croire cette nouvelle, c'était une occasion unique pour Rick. Mais étrangement, la premier sentiment qui s'insinua en elle ne fut pas la joie. Malgré la récente montée en flèche de son jeu, Rick n'avait jamais tenu la place de n°1 de Cascadia, il savait aussi bien qu'elle que Squib l'occupait pour la deuxième année consécutive. Alors pourquoi les sélectionneurs avaient-ils porté leur choix sur Rick? Et que pourrait ressentir Squib en l'apprenant?
-Attends tu... tu parles sérieusement?
Au fond d'elle, Cody se sentait coupable de mettre ainsi en doute le mérite de celui qu'elle aimait : de mémoire d'Homme, rarement elle l'avait connu aussi heureux, l'intensité de son bonheur se lisait sur son visage comme un aura angélique. Elle n'avait pas le droit de lui gâcher cet instant, et en dépit de la pensée qu'elle avait pour son ami, Cody n'avait jamais été aussi ravi pour Rick.
-C'est géant, s'écria-t-elle, j'arrive pas à y croire.
Précipitamment, elle se jeta dans ses bras ouverts, laissant libre cours à ses réjouissances. Elle était tellement fière de lui, Rick avait travaillé si dur pour en arriver à ce niveau qu'elle se doutait que la récompense était d'autant plus appréciable pour lui. Tandis que l'esprit de Cody se déchirait silencieusement entre le bonheur de Rick et la déception de Squib, l'heureux élu faisait voyager ses mains le long des flancs de la jeune rouquine, ses lèvres explorant délicieusement les courbes de son cou.
-Je suis tellement heureuse pour toi, lâcha-t-elle entre deux baisers.
-Et si tu savais comme j'ai envie de partager ma joie avec toi... répondit-il dans un souffle.
Pour la deuxième fois, les pieds de Cody quittèrent le sol avant que ses jambes ne viennent se cramponner à la taille de Rick qui poursuivaient ses baisers avec avidité. Un éclat de rire s'échappa de ses lèvres et elle enroula ses bras autour de son cou. Qui aurait cru qu'une simple nouvelle, aussi extraordinaire soit-elle, puisse les rapprocher ainsi...
-Rick je suis tellement désolée pour... pour toute cette histoire avec Sunny.
Ce fut à son tour de sourire, le souvenir de ces chamailleries se trouvait désormais bien loin de son esprit et ces excuses, loin de le couper dans son élan, ne firent qu'attiser son bien-être.
-C'était oublié...
Cody châssa rapidement Squib de ses pensées lorsque Rick l'allongea dans le sable meuble, et pendant les instants qui suivirent, il s'abandonnèrent à leur retrouvailles, plus intensément et plus tendrement que jamais...

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Une petite balle jaune rebondit contre le mur du terrain désafecté avant de revenir en vitesse sur la raquette de Squib. A nouveau, elle fit le chemin inverse, tel un interminable recommencent qu'il tendait à rendre meilleur pour chaque mouvement de son bras. Le jour était levé depuis plusieurs heures maintenant mais on entendait encore les tintements du petit-déjeuner dans le réfectoire... En revanche, à l'extérieur c'était le calme plat : pas un son, pas une voix, une glorieuse impression de vacances imrégnait l'atmosphère de l'académie. L'été avait décidé d'être plus clément et la lourdeur des jours passés avait cédé place à un temps doux et léger.
Squib récupéra sa balle en revers avant de revenir en coup droit. Il avait préféré fuir le petit-déjeuner, redoutant de tomber sur Cody : il n'avait pas vraiment digéré sa sympathique remarque de la veille. D'ailleurs il commençait à le regretter, son estomac criait famine, une longue plainte s'échappant disgracieusement de son ventre.
Des pas résonnèrent derrière lui et un instant plus tard, Sunny, robe de tennis rose au corps et baskets blanche de sponsor aux pieds brandit sa raquette, rattrapant la balle de Squib. Celui-ci s'arrêta net, portant son regard sur la jeune blondinette qui s'accapara la balle.
-J'étais en train de jouer, lui fit-il amèrent remarqué.
-Tu peux partager.
-Pas avec toi.
-C'est pas comme si c'était la première fois que tu faisais un double contre le mur, c'est quoi ton problème? lança-t-elle d'un ton cinglant, tout en balançant son bras.
Squib secoua la tête : il n'avait rien contre elle, il était même le seul qui l'ait toujours apprécié, même au temps de sa longue période de sale gamine prétentieuse. Mais il aurait préféré qu'elle respecte son désir de solitude... était-ce vraiment trop demandé?
-Laisse tomber...
A contrecoeur, il sortit une seconde balle de la poche de son short gris et reprit son entraînement, ignorant Sunny et son jeu parfait. Tellement parfait que c'en était presqu'écoeurant : pas un geste de trop, pas une balle manquée, pas une imprécision... Tout était clair, net, parfaitement orchestré comme si le mouvement de la balle s'exposait comme une évidence dans son esprit et qu'elle n'avait plus que le bon geste à faire. Comme si ce jeu n'avait plus de secret pour elle, qu'elle en avait exloré les moindres recoins et que d'une certaine manière, elle en faisait désormais partie. Après quelques secondes de silence, Sunny réalisa que Squib s'était arrêté et la fixait... à en devenir gênant.
-Euh... qu'est-ce qu'il t'arrive au juste?
-Co... comment tu peux réussir à faire ça?
Sunny haussa un sourcil et l'observa, sceptique. A croire qu'il s'agissait d'une découverte pour lui qu'elle savait manier la raquette.
-Et bien tu sais, c'est ce qu'on essaye de nous apprendre ici... tu vois... bouger le poignet, lancer une balle, viser...
Une grimace typiquement squibienne accueillit ses moqueries.
-T'as passé une mauvaise nuit Furlong? l'interrogea-t-elle d'un air soucieux. Parce que là...
-C'est impossible d'être aussi sûr de soi.
-La preuve en image que tu as tort, répliqua-t-elle sur le ton de la conversation en reprenant ses lancés.
-Je vois que tu n'as pas trop de difficultés à accepter les compliments, remarqua-t-il. T'es aussi douée pour encaisser les critiques?
-Comme tu viens de le dire toi-même, mon jeu n'a pas à recevoir de critique.
-Je ne parle pas de ton jeu Sunny, il n'y a pas que ça dans la vie. Je parle de toi.
Squib cessa ses frappes, laissant la balle s'égarer dans l'un des multiples creux du court. Si quelqu'un était mal placé pour évoquer l'existence en dehors du tennis, c'était bien lui. Mais au fil du temps il en avait pris conscience, désormais il savait que d'autres éléments importaient, parfois même bien plus que le résultat d'un match ou la force d'un revers. Il avait enfin découvert ce que la vie pouvait lui apporter. Sunny, elle, impertubable, poursuivait nonchalemment son entraînement inutile contre elle-même.
-Et en quoi ma petite personne trouve-t-elle à te déplaire? demanda-t-elle d'un ton ironique.
-A quoi est-ce que tu joues avec Rick?
-Je te demande pardon ?! s'excalama-t-elle.
-Tu sais très bien ce que je veux dire. Depuis quelques temps vous êtes toujours fourrés ensemble, avoue que ça peut paraître suspect.
-Alors tout d'abord, tu devrais te méfier du paraître Furlong. Ensuite non seulement tu dois reconnaître que cela ne te regarde absolument pas mais en plus il n'y a jamais eu aucun mal à ce que deux amis se consacrent du temps. Et enfin je ne vois absolument pas en quoi ça peut te poser un quelconque problème, énuméra-t-elle comme si sa réponse avait été pré-enregistrée.
-Ca n'a rien de personnel. Je trouve juste qu'à force, ça pourrait passer pour un manque de respect envers...
-Cody te paye combien pour jouer à l'avocat en herbe?
-Tu fais comme s'il n'y avait rien d'anormal, mais la preuve, tu ressens que ta conduite peut faire du mal à Cody, lui fit-l judicieusement remarquer.
-Pourquoi tu viens me prendre la tête? Je ne suis pas toute seule dans cette histoire, si Rick voulait passer son temps avec elle, il le ferait.
-Je veux juste m'assurer que Rick agit comme il le fait par choix et non pas par dédomagement de ses entraînements particuliers avec toi.
-Et moi j'essaye simplement de te faire comprendre que cette hystérique paranoïaque et égoïste n'apportera jamais à Rick ce dont il a besoin.
Ce fut comme si un éclair s'était abbattu sur le terrain : en un instant, Squib intercépta la balle utilisée par Sunny et le fit rebondir avec force et vigueur sur le sol abîmé. La jeune fille avait lâché sa raquette dans un sursaut et comme un réflexe, elle recula d'un pas comme pour se protéger. Au même instant, Squib pouvait sentir la colère monter en lui, s'insinuer dans ses veines et taper contre ses tempes. Lui-même n'appréciait pas tous les gens qu'il croisait, mais juger ainsi une personne en la criblant de torts qui ne lui revenait pas, jamais il ne le tolérerait, en particulier lorsque la personne en question était sa meilleure amie et la seule qui pouvait prétendre au rôle de victime dans ce triangle infernal. D'un air menaçant, il s'approcha de Sunny et pour la première fois, l'idée que Cody puisse avoir raison à son sujet lui effleura l'esprit.
-Ecoute-moi bien Sunny, commença-t-il le plus calmement possible, je ne sais pas exactement ce que tu recherches. Cody n'est pas parfaite, elle a ses faux pas, ses défauts, je te l'accorde, je suis certain qu'elle-même ne le nierais pas. Mais tu sais aussi bien que moi que les sentiments qu'elle a pour Rick sont tout ce qu'il y a de plus sincère et si comme tu le dis si bien "elle ne lui apporte pas ce dont il a besoin", peut-être est-ce tout simplement parce qu'elle ne réussit pas à en trouver le temps. Et tu sais pourquoi? Parce que tout ce temps, c'est avec toi qu'il le passe. Alors si tu avais un minimum de conscience Sunny, c'est toi qui dirais à Rick de se consacrer davantage à elle. Et faites attention tous les deux, tu ne la connais pas... Cody est prête à tout pour atteindre ses buts.
Son monologue fut suiv d'un moment de silence pesant : ses paroles semblaient faire leur chemin dans l'esprit de Sunny, mais il ne savait absolument pas ce qu'elle pouvait penser de tout cela à cet instant. Mais même s'il n'avait pas réussi à la convaincre ou à lui faire réaliser les bémols de la situation, il s'était comporté en véritable ami, c'était le plus important. S'il n'avait pas parler, qui l'aurait fait à sa place? Le regard meurtrier de Sunny ne parvint même pas à l'intimider.
-Hey oh...
Une troisième personne pénétra sur le court : les cheveux séparés en deux nattes distinctes, son vieux débardeur blanc flottant sur ses épaules et moulée dans un pantalon de toile kaki, Cody fit son apparition, brisant le duel de regard qui unissait le grand blond et la petite blonde quelques secondes auparavant. Cette dernière poussa un soupir sonore puis quitta les lieux à grandes enjambées, en prenant soin de récupérer sa bien-aimée raquette au passage, abandonnant les deux autres sous le soleil cuisant. Franchement... comme si un beau discours ou l'obstination de cette petite hypocrite allaient parvenir à effrayer Sunny Capaduca...


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A suivre...

"-Et bien tu sais, c'est ce qu'on essaye de nous apprendre ici... tu vois... bouger le poignet, lancer une balle, viser..."

mdr j'adore cette phrase! j'ai hate de lire la suite!!!

Mais que va-t-il se passer ?????!!!!!

lol
J'adore